Jeu vidéo et Biologie - Stickology

- la Science du Jeu Vidéo, par Aurionis

Test de Super Meat Bot (XBLA - PC)




Les jeux de plateforme en 2D sont un peu tombés en désuétude depuis l'apparition de la 3D. Ils restaient généralement l'apanage des consoles portables. Cependant, l'apparition de productions indépendantes à télécharger sur XBLA ou PSN a changé la donne, et le jeu de plateforme 2D refait surface sur nos téléviseurs. Parmi les plus célèbres de ces « petites » créations, on peut citer Limbo, Braid, Les Mésaventures de P.B. Winterbottom et Super Meat Boy.
Ca tombe bien, puisque c'est ce dernier que je vous propose de découvrir aujourd'hui !

Imaginez.
Vous êtes un héros amoureux de sa belle fiancée, malheureusement enlevée par un cruel personnage. Votre mission ? La secourir !
Oui, c'est classique. Mario et Link sont des habitués du sauvetage de donzelle. Seulement dans Super Meat Boy, votre fiancée est un pansement rose, votre ennemi un foetus dans un bocal et le héros est un bloc de viande sanguignolent ! Vous l'aurez compris, le jeu se veut complètement barré. De plus, il comporte des références en pagaille à d'autres jeux, et pas des moindres : l'intro du premier monde est une référence totale à Street Fighter 2 !

Le jeu se présente comme une succession de niveaux de plateforme excessivement courts, qui consistent à se frayer un chemin jusqu'à Bandage Girl, la petite amie de notre héros. Ainsi, il ne vous faudra pas plus de dix secondes pour boucler les premiers stages. Ceci dit, le jeu monte rapidement en difficulté ! Scies sauteuses, rayons lasers et autres monticules de sel (!) vous feront obstacle tout au long des 300 et quelques niveaux du jeu.
Les niveaux 'classiques' se déroulent dans le Light World. Chaque monde est divisé en 20 niveaux, et il faut en finir 17 pour accéder au boss. En terminant les niveaux en battant le chrono, on a accès au Dark World, où l'on retrouve les mêmes niveaux en version hard. Très, très hard.
De plus, un certain nombre de Warpzones sont cachées dans les niveaux, et donnent accès à des stages à l'esthétique et à la bande-son résolument rétro. Il sera également possible de débloquer les Glitch levels ou encore Teh Internets, des niveaux jouables en ligne. Comme si cette avalanche de niveaux ne suffisait pas, il est possible d'en télécharger, parfois en payant (pas cool), parfois gratuitement (cool !). Ainsi on a récemment vu débarquer 40 nouveaux niveaux : 20 par les créateurs du jeu, et 20 d'un fan. De quoi se torturer les doigts un bon moment.

Car oui, Super Meat Boy n'est pas là pour vous caresser dans le sens du poil ! L'aventure proposée se veut exigeante, et il vous faudra généralement plus d'une dizaine de tentatives pour boucler un niveau, tentatives qui sont d'ailleurs toutes superposées dans un ralenti final une fois le stage complété. On verra ainsi des dizaines de Meat Boy bondir, courir, se faire découper... Il est possible de sauvegarder ces replays.
Comme si atteindre Bandage Girl n'était pas assez compliqué, il vous faudra aussi récupérer des pansements, disséminés un peu partout. Ainsi, il faudra parfois faire un très gros détour pour récupérer le pansement, et rejoindre Bandage Girl pour valider sa capture. Si vous mourez après avoir attrapé le pansement, il vous faudra recommencer !
Ces pansements permettent de débloquer de nouveaux personnages, issus d'autres productions de la scène indépendante, un clin d'oeil très sympa ! On pourra entre autres incarner Gish la boule de Goudron, Tim de Braid ou encore The Guy d'I Wanna Be the Guy (un autre jeu d'une difficulté harassante), tous possédant de nouvelles capacités. Gish pourra par exemple se fixer aux murs pour glisser plus lentement. Cette collecte allonge la durée de vie du jeu d'une façon plutôt conséquente.

Les contrôles de notre cube de viande préféré sont on ne peut plus simples : une touche pour sauter, une autre pour sprinter, et ainsi réaliser des sauts un peu plus longs. Là où le jeu fait fort, c'est que, bien loin de la plateforme classique, il met à l'honneur le wall jump, omniprésent ! Il faudra donc se frayer un chemin en sautant de mur en mur (et en les repeignant de son sang) tout en évitant les scies sauteuses et autres joyeusetés. Fort heureusement, les contrôles ne posent problème à aucun moment, et les -nombreuses- morts de Meat Boy ne seront dues qu'à votre incompétence. La progression est certes difficile, douloureuse, mais jamais rageante puisque très amusante. Petit bémol malgré tout : malgré la diversité des situations rencontrées, on a vite l'impression de répéter encore et encore les mêmes actions, ce qui entraîne des sessions de jeu assez courtes pour éviter la lassitude.

L'esthétique du jeu ne casse pas des briques, la 2D est assez classique, voire simpliste, mais efficace. Certains niveaux empruntent leur look à d'autres jeux (comme Canabalt), d'autres arborent des décors plus originaux, bichromes ou typés NES. On a droit à quelques cinématiques, toujours en 2D, elles aussi dans l'esprit déjanté du jeu. Au niveau de la bande-son, Super Meat Boy fait fort ! Chaque zone a son style, toujours bien senti. L'excellent thème Forest Funk reste en tête un bon moment. D'ailleurs, l'OST du jeu est sortie en version CD, dans un packaging parodiant les covers de Pink Floyd.

Faisons simple : SMB est une petite bombe dans le domaine de la plateforme ! A la fois joli, drôle, long, bourré de références, et terriblement difficile sans jamais décourager, le jeu de le Team Meat est un bijou à essayer d'urgence ! Si vous avez la flemme de payer la dizaine d'euros nécessaires à l'acquisition du jeu, et que la démo ne vous suffit pas, essayez donc la version Flash, de laquelle toute l'aventure SMB est partie ! Moins complète que sa grande soeur, elle vous donne un aperçu de cette série survitaminée !


Ma note : 16/20

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