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Test de Strider 2 (PlayStation)


On continue la rétrospective Strider ! Ce test a été publié sur jeuxvideo.com en mars 2010, je vous le propose tel que je l'ai écrit, sans les diverses corrections apportées par le site.


Sorti en 1990, Strider avait rencontré un grand succès. La suite qui lui a été créée en 1993 a essuyé de très nombreuses critiques, au point d'être volontairement oubliée par Capcom, qui sort en 2000 Strider 2 sur Playstation. Dix ans après sa première apparition, Hiryu a-t-il toujours la forme ?

Il faut d'abord savoir que Strider 2 est davantage un remake du premier épisode qu'une véritable suite. On retrouve ainsi le même scénario : nous sommes en 2048, le Grandmaster Meio veut devenir le maître du monde, et notre Strider bien-aimé est la seule personne capable de l'arrêter. Il lui faudra parcourir la Terre, et même aller dans l'espace, pour combattre ce tyran. En tout, ce sont cinq niveaux qui vous attendent, tout comme dans l'épisode original.
La palette de mouvements d'Hiryu est conservée : le saut, le coup de sabre et la glissade sont présents, de même que le crochet, véritable atout du gameplay du premier épisode. De nouveaux mouvements viennent s'ajouter à ceux-ci : le sprint et -surtout !- le double saut. On notera d'ailleurs que les sauts ne sont plus aussi ardus qu'avant, puisque vous pouvez désormais les diriger comme bon vous semble, et changer de trajectoire grâce au double saut. Le principal souci que posait le gameplay du premier opus est donc réglé, pour le plus grand plaisir du joueur. On trouve également de nouveaux bonus, tandis que d'autres disparaissent. Le bonus qui allongeait votre sabre laser laisse place à un bonus qui lui permet d'envoyer des rafales sur les ennemis jusqu'à ce que vous vous fassiez toucher. Hiryu dispose maintenant d'un bonus qu'il peut activer quand il veut (tant qu'il l'a ramassé) : son sabre envoie des rafales qui volent d'elles-mêmes jusqu'à l'ennemi, dans un tourbillon de couleurs. On constate, malheureusement, que les petits drones qui aidaient Hiryu ont disparu.

Les niveaux sont, pour beaucoup, des reprises du jeu original. Ainsi vous traverserez à nouveau une ville et ses buildings (auparavant Moscou), un aéronef ennemi, une zone enneigée et la base spatiale de votre ennemi. Un seul niveau est donc inédit : un château médiéval, qu'il vous faudra infiltrer. Dès le début, vous pourrez choisir parmi les trois premiers niveaux, puis vous débloquerez les deux autres. On retrouve avec plaisir les boss du premier opus, parfois légèrement modifiés pour l'occasion, ainsi que des phases d'action comme la descente de la montagne, poursuivi par les flammes, ou le combat en apesanteur. Chaque niveau est introduit et se termine par une illustration de style comics très réussie, même si les dialogues sont toujours peu intéressants. A noter qu'un petit briefing introduit chaque niveau.

Même si l'on se retrouve une nouvelle fois au coeur d'une action sans temps morts, la difficulté du premier opus est ici aux abonnés absents. Si certains passages, et notamment les boss, sont parfois ardus, le game over perd toute son importance, puisque vous reprendrez exactement au même endroit, sans que la santé du boss ne soit réinitialisée ! Un game over fait simplement diminuer le rang qui vous est attribué en fin de niveau. Vous pouvez en revanche paramétrer le niveau de difficulté (il y en a huit !) et votre jauge de santé (d'une à huit unités), afin de créer le challenge qui vous convient le mieux.

Les graphismes de Strider 2 sont pour le moins originaux : votre personnage et ses adversaires sont en 2D, tandis que les décors et certains boss (mécaniques le plus souvent) sont modélisés en 3D. L'essence du jeu original est donc conservée, tout en apportant une touche de modernité réussie à l'ensemble (notamment via les mouvements de caméra autour du héros). Les musiques qui accompagnent votre aventure sont rythmées, mais malheureusement moins nombreuses que dans le premier épisode, où chaque niveau proposait plusieurs thèmes. Ici, il faudra vous contenter de deux thèmes par niveau : un pour les phases d'action-plateformes classiques, une autre pour les combats contre les boss. Néanmoins, on a affaire à des compositions de grande qualité.

Le gros défaut du premier épisode de Strider était sa très faible durée de vie, et on constate que Strider 2 ne le corrige pas, au contraire. Terminer les cinq niveaux vous prendra entre une demi-heure et une heure (selon le niveau de difficulté choisi), et cette fois-ci pas question d'apprendre les moindres subtilités d'un niveau puisque les game over perdent toute signification. Histoire de rallonger la durée de vie du jeu, il est possible de rejouer les cinq niveaux avec le Strider Hien, grand rival d'Hiryu. Les deux personnages se jouent à peu près de la même façon, les coups d'Hien diffèrent légèrement. Seuls les mordus de scoring se donneront la peine de recommencer le jeu, afin d'obtenir le meilleur grade possible. On remarquera également que les écrans de chargement sont certes courts mais omniprésents : certains ne sont espacés que d'une trentaine de secondes !


Graphismes : 16/20
Un parti-pris graphique intéressant et réussi, qui arrive à conserver tout l'esprit du jeu original. On se croit en plein coeur d'un comics, et les superbes illustrations entre chaque niveau n'y sont pas pour rien.

Jouabilité : 17/20
Aucun problème à ce niveau-là : Hiryu se dirige facilement, l'action est omniprésente et servie par une mise en scène agréable. C'est tout juste si quelques combats vous sembleront brouillons.

Durée de vie : 08/20
Ce qui pouvait s'excuser en 1990 n'est plus tolérable en 2000. Le jeu est aussi court que son prédécesseur et la difficulté, justifiant la rejouabilité du premier épisode, est aux abonnés absents. Les plus tenaces reviendront pour le scoring, ou pour le «mode Hien».

Bande-son : 14/20
Des compositions de qualité, malheureusement moins nombreuses et moins cultes qu'auparavant. Cependant, les musiques soutiennent parfaitement l'action effrénée du jeu.

Scénario : -
Le scénario-prétexte du premier épisode est repris à la lettre, jusque dans les dialogues entre les niveaux. Cependant, on notera la présence d'illustrations réussies et de briefings nous plongeant dans l'ambiance du jeu.

Note générale : 15/20
Strider 2 reprend ce qui fait la force de Strider premier du nom, tout en améliorant quelques défauts et en apportant des nouveautés sympathiques. Cependant le jeu est bien trop court pour faire date dans le genre action-plateformes, malgré une bonne mise en scène et une jouabilité aux petits oignons. Reste donc un excellent défouloir qu'on aurait tort de bouder. En bonus dans la boîte du jeu : le jeu Strider original, ça ne se refuse pas !

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