Avez-vous, comme tant d'autres, succombé aux charmes de Red Dead Redemption ? Vous êtes-vous pris pour le plus grand des cow-boys, avez-vous parcouru de vastes étendues désertiques juché sur votre fidèle destrier, avez-vous pris part à des fusillades sanglantes ? Pensiez-vous vraiment tout connaître de John Marston, pensiez-vous que Rockstar s'arrêterait en si bon chemin ? En effet, moins de six mois après la sortie de son bébé, le studio remet le couvert et nous propose un contenu téléchargeable nommé Undead Nightmare. Sorti judicieusement en pleine période de Halloween, il nous propose de retrouver un Marston confronté non pas à des desperados, mais bel et bien... à des zombies ! Un mélange pour le moins inattendu, mais qui pourrait bien se montrer des plus jubilatoires !
Undead Nightmare s'insère dans la chronologie de l'aventure telle qu'on l'a vécue, mais s'écarte très rapidement de la trame initiale. On retrouve John Marston de retour dans son foyer auprès de ceux qu'il aime, prêt à vivre enfin la vie paisible à laquelle il aspirait. Cependant, par une nuit orageuse, tout va basculer pour notre héros... Le vieil Oncle, dans un drôle d'état, attaque les Marston et John n'a d'autre choix que de l'abattre. Malheureusement le mal est fait puisque sa femme Abigail et son fils Jack ont été mordus, et deviennent subitement des créatures sanguinaires. Il incombe alors à notre cow-boy préféré de trouver un antidote à ce mal étrange. Très vite, il se rendra compte que ses proches ne sont pas les seuls infectés : partout la population est zombifiée et John, s'il ne veut pas finir en casse-croûte, devra à nouveau faire parler la poudre !
Honnêtement, qui s'attendait à voir un jour John Marston et son univers profondément crédible plongés en pleine apocalypse ? Dans les cimetières les morts sortent de terre et contaminent les vivants, dans la grande plaine errent des zombies avides de chair fraîche, même les animaux subissent d'étranges mutations... Un scénario tellement rocambolesque qu'il pourrait sembler totalement inadapté à Red Dead Redemption, pourtant il faut avouer que la magie opère, et que nos doutes sont vites dissipés par un scénario-catastrophe qui ne se prend pas au sérieux pour autant. Tous les poncifs d'un bon film de zombies sont présents et bénéficient de la mise en scène cinématographique du titre de Rockstar. Le studio en profite pour confronter tous les personnages secondaires que l'on avait connus dans le titre original à des hordes de zombies, pour un résultat des plus plaisants. Vous trouviez les aventures de John brutales et sanglantes ? Undead Nightmare pousse l'hémoglobinomètre à un niveau supérieur : la violence est mise en scène sans chichis, et il ne sera pas rare de voir un personnage se faire dévorer sous nos yeux pour se relever sous forme de zombie. Ambiance glauque assurée.
Le gameplay du jeu n'a pas évolué, et on retrouve un John Marston en pleine forme. La maniabilité est toujours très satisfaisante, et le démembrement de zombies n'en est que plus jouissif. Le Dead Eye revêt à cette occasion une importance cruciale, puisque pour achever définitivement nos adversaires, il faudra viser leur tête. Un jeu d'enfant grâce à ce ralenti qui permet de marquer des cibles sur nos ennemis ! On pourra tout de même se plaindre d'une répétitivité plutôt lassante, puisque viser systématiquement la tête est un réflexe que l'on prendra vite et auquel on se tiendra. Pour les plus pyromanes d'entre nous, il sera également permis de brûler les morts-vivants. Comment ? Grâce aux nouvelles armes de John pardi ! Notre héros aura ainsi accès à une torche enflammée destinée à mettre le feu aux zombies, ou encore à aller se loger dans leur crâne si l'on est au corps à corps. On découvrira aussi le tromblon, que l'on rechargera avec tout ce qui nous passe sous la main, le plus souvent des membres putréfiés ! On récupèrera l'arsenal classique de John, et ce ne sera pas de trop pour lutter contre les invasions de zombies. En effet, parallèlement au mode histoire et ses missions, il nous faudra régulièrement purifier les villes dans lesquelles les morts-vivants sont déployés, dans le but de freiner la propagation du mal. De même, on devra se rendre dans les cimetières et mettre le feu aux cercueils susceptibles d'abriter un zombie en devenir. Gare cependant à la pénurie de munitions ! Ici il faudra survivre avec le peu de cartouches qu'il reste en ville ! De nouvelles quêtes annexes sont de la partie, et garantissent à cet add-on une durée de vie très correcte oscillant entre huit et dix heures, complétée par quelques ajouts en mode multijoueurs : nouveaux avatars ou encore nouveaux modes de jeu (protection de cimetières par exemple).
Nous parlons depuis le début de ce test de zombies, mais qui sont-ils vraiment ? Pour faire simple, il en existe quatre types dans Undead Nightmare. Les plus classiques sont ceux qui déambulent sans but précis et s'attaquent aux passants. Suivent des ennemis plus fins, plus agiles, contre lesquels il faudra réagir rapidement. Ensuite, citons ceux qui projettent une substance verdâtre, à éviter de préférence. Terminons par ces zombies mastoc qui n'hésiteront pas à nous charger. On aura l'occasion de croiser des mini boss, des zombies un poil plus coriaces et dont on connaîtra le nom, qui parfois ne nous sera pas inconnu. Undead Nightmare ne se contente pas de proposer des flots de zombies en quête de cerveaux, il introduit également bon nombre de créatures légendaires, sans pour autant tomber dans le paranormal. On assistera ainsi à une rencontre des plus émouvantes avec un Sasquatch, et on se mettra en quête du mythique chupacabra. Si la faune classique du jeu se voit zombifiée (couguars, ours...), nos montures souffrent elles aussi de la mutation, et on sera souvent amenés à chevaucher un cheval dont la chair est rongée par la maladie. C'est là qu'interviennent les montures légendaires, et quelles montures ! John aura l'occasion de capturer et dresser les quatre chevaux de l'Apocalypse, bénéficiant chacun de pouvoirs spéciaux. Ainsi, Guerre enflammera quiconque se met en travers de sa route, tandis que Mort fera éclater leurs têtes. Ajoutons à la liste Pestilence et Famine, ainsi que la Licorne ! Si ces montures, non contentes d'êtres très classieuses, apportent une aide bienvenue, elle restent rares puisqu'elles n'apparaissent que dans certaines zones et se révèlent très fragiles. La prudence est de mise, mais elle sera récompensée !
Graphiquement, Undead Nightmare reste dans la lignée de son aîné, et propose toujours autant de décors majestueux dans lesquels on évoluera librement. Cependant, l'univers semble plus crasseux, le beau temps laisse place à un ciel plus nuageux, aux averses fréquentes. L'ensemble de la population et de la faune en général bénéficie d'un look soigné. Plaies, trous béants, chair putréfiée, tout est là pour instaurer une ambiance sale et malsaine contribuant à nous plonger dans une ambiance de fin du monde bien retranscrite. Quant à la bande-son, elle remplit toujours aussi bien son office, proposant des thèmes que l'on croirait issus d'un film de zombies. Les râles de nos adversaires n'ont aucun mal à nous mettre les chocottes, tandis que le casting vocal fait toujours preuve d'une grande qualité. À noter que, comme dans le jeu original, une chanson inattendue et bigrement réussie interviendra vers la fin du jeu. Il y a du Portal là dedans !
Ainsi se conclut ce test de Red Dead Redemption : Undead Nightmare, et le moins que l'on puisse dire, c'est que cet add-on parvient à concilier deux univers que l'on ne voyait pas fonctionner aussi bien l'un avec l'autre ! Le gameplay du titre de Rockstar sert une aventure plus violente, plus glauque, mais toujours très travaillée et jouissant d'une mise en scène cinématographique. Le Dead Eye prend tout son sens lors des assauts, et les nouvelles montures apportent non seulement de la variété, mais aussi un souffle non plus épique, mais tout simplement légendaire. On émettra un bémol sur une répétitivité parfois pesante, mais reconnaissons que l'on a affaire à un travail de grande qualité. Rockstar démontre sans faillir qu'un DLC peut innover et proposer une aventure-bis, et non se limiter à un maigre ajout de contenu. Certains feraient bien d'en prendre de la graine.
Ma note : 15/20
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