En 2002, rien ne me faisait plus envie que la GameCube. C'était dit, elle serait ma première console de salon made in Nintendo, et je passerais des jours entiers à jouer à Super Mario Sunshine. C'est au moment d'ouvrir les paquets cadeaux contenant l'objet de mes convoitises que j'eus droit à une surprise : en sus du jeu mettant en scène le célèbre plombier, une deuxième jaquette attira mon attention. Vous l'avez deviné, je parle de Luigi's Mansion, le premier jeu (si l'on exclut les mauvais titres éducatifs de la NES) à donner le premier rôle au frère de Mario ! Si son illustre frangin brille dans le genre plates-formes, Luigi tente une toute autre approche, comme vous le montrera ce test !
Notre héros est aux anges, et pour cause : il vient de remporter un concours ! Et son lot est on ne peut plus alléchant, puisque Luigi vient de remporter un immense manoir ! Pour fêter l'évènement, il invite Mario à le rejoindre devant sa nouvelle demeure, pour la visiter ensemble. Sur le chemin qui le mène vers le manoir, Luigi commence à douter : pourquoi son manoir est-il perdu au milieu d'une forêt menaçante, où les feuilles ne poussent plus ? Pourquoi la demeure est-elle beaucoup moins accueillante en vrai que sur le prospectus ? Comment a-t-il pu remporter ce concours auquel il n'a même pas participé ? Et, surtout... où est passé Mario ? Il devrait être là pourtant... Luigi prend son courage à deux mains et pénètre seul dans le manoir, muni de sa lampe torche, bien décidé à retrouver son frère...


Cependant, n'allez pas croire que le jeu est tout mimi et bariolé sous prétexte qu'il met en scène le frère de Mario ! Certes, les fantômes et leurs cris et répliques sont amusants, mais l'exploration du manoir se fait dans une ambiance étonnamment sombre. Les couleurs sont rarement éclatantes, l'aspect de certains endroits est clairement lugubre, et certains passages sont assez mélancoliques. On se prend facilement au jeu, et l'on progresse la peur au ventre, au son des cris apeurés de Luigi appelant Mario sans qu'aucune réponse ne vienne. Le jeu joue d'ailleurs de ce sentiment d'oppression en multipliant les apparitions inattendues, et certaines séquences poussent la tension à son paroxysme, par exemple lorsque le courant que l'on avait rétabli au prix de tant d'efforts et de frayeurs se coupe net dans tout le manoir, entraînant le retour de dizaines de fantômes ! Nintendo parvient à mélanger habilement l'amusement et l'anxiété, un cocktail faisant de Luigi's Mansion un jeu à part.

Comme dit plus haut, le côté esthétique de Luigi's Mansion s'en sort honorablement, malgré un manque de couleurs notable et justifié. Les décors, sombres et parfois éclairés par quelques bougies, font ressortir des fantômes bien plus colorés, à la limite du flashy. Concernant l'aspect purement technique, le jeu démontre l'étendue des capacités de la GameCube, dont il est l'un des tout premiers titres. Ce n'est pas toujours très fin, mais globalement réussi. Petit bémol en revanche pour ce qui est de la bande-son du jeu : nos aventures sont accompagnées par un seul et unique thème, certes très réussi et bénéficiant de variations bien senties (tantôt fredonné par Luigi, tantôt accompagnant l'ambiance de la pièce traversée), mais tournant très vite en boucle. L'exploration du manoir revêt alors un caractère assez répétitif, tandis que les combats, contre les boss notamment, apportent une variété sonore bienvenue.
Finalement, Luigi's Mansion parvient à s'imposer comme un titre original, à l'ambiance plus sombre que l'on pouvait s'y attendre, et au gameplay original, bien qu'il tourne rapidement en boucle. Le jeu est efficace, grâce notamment à l'alchimie réussie entre les passages amusants et les moments où l'angoisse prend le dessus. Et puis, quel plaisir de contrôler Luigi, personnage frêle et couard, à l'opposé de son frère, partant pourtant courageusement dans une aventure qui ne laissera personne indifférent ! Une expérience originale faisant correctement usage des capacités de la console de Nintendo, et qui mérite que l'on s'y attarde. Et dire qu'il aura fallu attendre dix ans (!) pour voir arriver une suite...
Ma note : 15/20
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