Quand on demande à un féru de jeux de baston quel est son titre préféré, on entend souvent parler de Street Fighter. De même, l'amateur de jeux de plates-formes citera sans doute Super Mario Bros parmi ses titres fétiches. Posons maintenant la question à un fana de RPG : il est très probable qu'il vous vante des Final Fantasy et autres Dragon Quest, mais s'il est bien un jeu de rôle unanimement reconnu comme étant l'un des meilleurs, c'est bel et bien Chrono Trigger. Sorti sur Super Nintendo en 1995, le titre de Square porte haut l'étendard des RPG nippons !

Si le pitch du jeune héros destiné à sauver le monde fait figure de cliché, la notion de voyage dans le temps est en revanche bien plus originale ! En effet, Chrono Trigger est entièrement axé sur les voyages temporels et propose de traverser six époques, allant de la préhistoire au futur, en passant par l'antiquité et le Moyen-Âge. On naviguera entre ces différentes périodes en passant par la Fin des Temps, un hub dans lequel un mystérieux personnage accueillera nos héros. On explorera librement (pour peu qu'on les ait débloquées dans le scénario) ces époques qui nous permettent de découvrir Gardia à travers les âges, et de progresser dans notre quête jusqu'à atteindre le terrible Lavos, parasite responsable du cataclysme contre lequel on devra lutter. On s'ébahira donc devant les modifications subies par le royaume et ses habitants, chaque ère apportant son lot de révélations.


Chrono Trigger fait d'ailleurs la part belle aux combats, qu'il est toutefois possible d'éviter tant que l'on n'entre pas en contact avec les monstres, qui apparaissent à l'écran. En effet, les différents donjons du jeu sont assez petits, se limitant le plus souvent à une dizaine de salles et à des énigmes bas de gamme. Le jeu mise donc sur les combats, et il y en a ! Le bestiaire est impressionnant, chaque monstre ayant son point faible, qu'il faudra percer à jour. Mais le plus impressionnant reste la profusion de boss ! Les donjons sont nombreux et renferment tous un boss, généralement corsé, et qui demandera un bon sens tactique et une observation fine de ses attaques et de ses faiblesses. Beaucoup de gardiens donc, que l'on combat avec un grand plaisir ! Abordons rapidement le cas du boss final, accessible très tôt dans l'aventure grâce à la possibilité de voyager dans le temps, même si évidemment nos héros n'ont pas le niveau pour le vaincre. Il sera possible d'y revenir quand on le souhaite, et notamment grâce au « New game + » débloqué après avoir complété le jeu une première fois, c'est à dire après environ vingt heures, une durée de vie plutôt correcte.

Le jeu propose également une réalisation de haute volée, aux environnements détaillés et colorés, tandis que les personnages, comme les monstres, bénéficient d'un chara-design soigné, assuré par Akira Toriyama, officiant déjà sur la série Dragon Quest (toujours par Square), et connu, bien évidemment, pour le manga Dragon Ball. À grand jeu, grande bande-son, et Chrono Trigger ne me fera pas mentir ! Du début à la fin du jeu, des thèmes magnifiques rythment notre aventure à travers le temps. Une qualité que l'on doit à deux maîtres en la matière : Mitsuda et Uematsu. Du beau monde ! Les thèmes sont mémorables, qu'il s'agisse des combats ou simplement des lieux traversés, et contribuent à faire de Chrono Trigger une oeuvre d'exception.
Cependant, une ombre de taille est longtemps venue entacher ce tableau idyllique : Chrono Trigger n'a jamais pointé le bout de son nez sous nos latitudes, tout du moins sur Super Nintendo ! Le jeu compte quelques rééditions, à commencer par une version Playstation arrivée quelques années plus tard, et bénéficiant, du fait des capacités du CD ROM, de fort belles cinématiques mettant en scène les passages les plus importants de l'aventure. Le design de Toriyama est intact, et la qualité au rendez-vous. Une fois encore, le jeu reste inédit en Europe, au plus grand désespoir des joueurs. Puis, en 2008, le jeu sort sur DS et est -enfin- commercialisé sur le vieux continent ! Cette version bénéficie des capacités tactiles de la console, même si le tout reste très jouable à la croix. De plus, le jeu profite des cinématiques introduites par la version Playstation, et se voit agrémenté de deux donjons inédits et dispensables, sans incidence sur le scénario. Il voit également l'arrivée d'une arène de monstres, que l'on enverra s'entraîner à travers les âges avant de les faire se battre entre eux. On pourra ainsi affronter la créature d'un ami, grâce à la liaison sans fil entre deux consoles. Un ajout loin de convaincre, et surtout totalement hors-sujet...

Ma note : 17/20
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