Jeu vidéo et Biologie - Stickology

- la Science du Jeu Vidéo, par Aurionis

Test de Sonic Adventure (Dreamcast - XBLA)


Je n'ai jamais été très fan de Sonic, peut-être parce que je suis tout simplement mauvais aux Sonic 2D. Ceci dit, 'faut pas croire, j'ai un petit coeur qui bat, et voir une telle mascotte massacrée par des opus 3D apparemment mauvais (Sonic the Hedgehog, Sonic Unleashed, Sonic & the Black Knight pour ne citer que ceux-là) m'attriste. Vraiment.
De tous les épisodes 3D, un seul m'a toujours tenté : Sonic Adventure, sorti sur Dreamcast et vanté par beaucoup comme étant le meilleur Sonic 3D. Il se pavanait devant moi sur XBLA, à 800 Micro$oft Points. Mon compte n'en affichait que 400, et mon portefeuille me déconseillait d'acheter davantage de points. Triste situation, mes amis.

Puis, en décembre dernier, une promo inespérée fait passer l'objet de ma convoitise à 400 points. Surprise ! Liesse ! Danse de la joie ! Je dépense mes derniers deniers virtuels, et lance le jeu sans plus attendre.
Plusieurs modes de jeu s'offrent à nous, alors autant commencer par le principal : le mode aventure, qui nous propose d'incarner six personnages de la saga Sonic dans des scénarii -oui, ça se dit !- qui s'entremêlent autour d'une histoire principale : la quête des Chaos Emeralds par Eggman (ou Robotnik si vous préférez), dans le but de nourrir Chaos, une sorte de dieu gélatineux. Ceci dit, chaque personnage a une histoire et un gameplay qui lui sont propres. Voyons voir ça, personnage par personnage !

Commençons par Sonic, dont l'aventure débute sur un transat, autour de la piscine d'un hôtel. Arrive Tails, aux commandes de son avion, visiblement en difficulté. Notre pauvre compagnon à deux queues se crashe, et Sonic court à son secours. C'est là l'objet du premier niveau, une course effrénée sur le sable, sautant de falaise en falaise, à une vitesse propre à notre hérisson préféré, avec en point d'orgue une course poursuite contre un orque. La Dreamcast nous montre ce qu'elle a dans le ventre question graphismes, et aujourd'hui encore ce niveau (comme le reste du jeu) se laisse regarder.
La suite de l'aventure alterne entre l'exploration de terrains « aventure », de grandes zones ouvertes recelant de secrets et de mécanismes à enclencher pour accéder aux « action stages ». Ces zones sont au nombre de trois : la métropole Station Square, les Mystic Ruins et leur jungle, et l'Egg Carrier, vaisseau amiral de notre redoutable adversaire. Ces phases sont calmes et consacrées à l'exploration, elles permettent de souffler entre deux action stages, car ceux-ci se mènent tambour battant !
L'ami Sonic alternera ainsi entre les courses supersoniques, un niveau de flipper (en hommage à Sonic Spinball, sorti sur Megadrive ?), un autre en snowboard, en avion façon shoot'em up et même en véhicule futuriste, le temps d'une course à la F-Zero, la vitesse en moins (un comble pour Sonic, non ?). En tout, 10 niveaux plutôt inspirés, ma seule doléance à leur sujet étant le passage progressif de niveaux de vitesse pure à des niveaux plus orientés exploration et recherche de mécanismes. Loin de l'image du hérisson supersonique, notre héros devient un vrai Indiana Jones !
De temps à autre, un boss viendra vous barrer la route, qu'il s'agisse d'Eggman, Knuckles ou l'une des sept formes de Chaos. Ces phases s'avèrent trop simples et pas forcément jouables, mais ont le mérite d'exister.

L'aventure de Tails est très proche de celle de Sonic. On traverse les mêmes niveaux, en essayant d'arriver avant Sonic à la ligne d'arrivée, on affronte les mêmes boss, on joue la même phase en avion... Sur les cinq niveaux de Tails, un seul est original : une descente en snowboard dans le désert, particulièrement agréable. Bien entendu, les capacités du renard diffèrent de celles de Sonic : s'il peut lui aussi courir rapidement, Tails a également la capacité de tourner sur lui-même pour attaquer ses ennemis, et d'utiliser ses queues pour atteindre des hauteurs autrement inaccessibles.



 
L'aventure de Knuckles est, à mon sens, la plus intéressante. Le but de notre héros rouge n'est pas de récupérer les Chaos Emeralds, mais des parties de la Master Emerald, dont il est le gardien, et qui a été détruite par Chaos. Ses niveaux sont ainsi des phases d'exploration dans le but de retrouver trois émeraudes par zone. Une tâche rendue facile par le radar à émeraudes, et par les capacités hors du commun de Knuckles, qui peut ainsi utiliser ses poings pour escalader les parois les plus abruptes, ou encore planer sur d'incroyables distances, permettant d'exploiter au mieux la 3D du jeu. Le tout à une vitesse folle, bien entendu. Ces cinq niveaux sont un vrai régal !

 

Vient ensuite Amy, la petit amie collante et insupportable de Sonic. Suite à une rencontre avec un mystérieux oisillon, un robot répondant au doux nom de Zero la pourchasse, et le but de notre amie sera de rejoindre la fin du niveau en évitant de se faire attraper par celui-ci, à l'aide entre autres de son marteau. Seulement, n'est pas Sonic qui veut ! Amy ne se déplace pas aussi rapidement que son amoureux, ajoutons à cela des caméra parfois mal fichues, et l'on obtient trois niveaux peu intéressants, malgré un boss final certes facile, mais agréable à combattre.




Big le Chat. Ce nom résonnera dans nos oreilles pendant longtemps comme étant celui du personnage le moins charismatique de la mythologie Sonic. Ce gros matou a pour amie une grenouille nommée Froggy (on applaudit l'originalité !), qui a eu le malheur d'avaler une émeraude du Chaos avant de s'enfuir. Big, pêcheur de profession, devra user de sa canne à pêche pour récupérer Froggy. Et là, c'est le drame ! Ces phases sont inutilement longues, aléatoires, et inintéressantes. On préfèrera oublier ces quatre niveaux de torture.



 

Pour finir, on peut jouer E-102 Gamma, un robot de Robotnik qui a décidé de se rebeller et d'aider Amy et l'oisillon. Notre héros au nom de colorant jaune (la tartrazine, pour nos amis les scientifiques. Coucou les gars !) va devoir traverser les niveaux et utiliser ses armes pour détruire les robots que Robotnik envoie à ses trousses. Rien d'inoubliable, mais on passe cinq niveaux plutôt sympas.

Chacun de ces six personnages trouvera en cours de route un ou deux items qui augmenteront ses capacités (Spin Dash pour Sonic, attaques en plus pour Knuckles, etc). Il sera également possible pour chacun de nos héros d'élever des Chaos, ces mignonnes petites créatures qui dorment dans des oeufs, attendant fébrilement qu'on vienne les en sortir. Vous pourrez ensuite les faire participer à des courses de Chaos. Une bonne idée pour faire une pause Tamagotchi !
Après avoir fini un niveau, vous obtenez un emblème. Seulement, chaque niveau contient trois emblèmes, qui ne s'obtiennent qu'en pulvérisant les chronos, tout en récupérant le maximum d'anneaux. De plus, certains emblèmes se cachent dans les terrains « aventure », et ne peuvent être récupérés que grâce aux capacités d'un seul personnage. En tout, ce ne sont pas moins de 120 emblèmes qui vous attendent ! C'est d'ailleurs là le sujet du deuxième mode de jeu de Sonic Adventure, qui vous propose de rejouer les niveaux « action » sans avoir à recommencer le scénario.

Parlons de la durée vie ! Le mode aventure de Sonic, le plus consistant, vous occupera trois à quatre heures. Celui de Tails une à deux heures, idem pour celui de Knuckles. Amy vous ennuiera une petite heure, idem pour Big et E-102. En tout, il vous faudra donc une douzaine d'heures pour compléter le mode histoire de chaque personnage. Ajoutez-y le temps nécessaire à la récupération de tous les emblèmes, et celui que vous passerez à élever les Chaos, et vous arriverez à une bonne vingtaine d'heures de jeu.

Le 4/3, c'est pas glop !
Graphiquement, le jeu en impose. La 3D est de bonne qualité, les décors inspirés et généralement colorés... J'ai été surpris à plus d'une reprise de la distance d'affichage, et si quelques textures font un peu tache en 2011, le tout reste très regardable ! Je pousserai quand même un petit coup de gueule concernant la version XBLA, au format 4/3, tandis que la version présente dans la Sega Dreamcast Collection (à venir sur X360 et PC) sera, elle en 16/9. Non pas que ce format pose problème en jeu, mais ç'aurait tout de même été un vrai plus...

La maniabilité du titre est assez déroutante, et diriger Sonic, qu'il soit lancé à pleine vitesse ou à l'arrêt, n'a pas été chose facile pendant une petite heure. J'ai eu l'impression que le personnage partait trop rapidement dans la direction indiquée pour être maniable, et qu'ajoutée à des plans de caméra souvent foireux (à Station Square par exemple), la maniabilité allait poser problème. Finalement, après un petit temps d'adaptation, le tout se révèle plutôt agréable -avec un pad de Xbox 360, j'entends. Pour la Dreamcast, je n'en sais fichtre rien !

La bande son est très orientée rock, et ce dès l'écran-titre. Le thème de Station Square est une vraie réussite,  et le thème des Mystic Ruins, aux accents ethniques, est très agréable également. Mis que dire des thèmes de Tails et Amy, sortes de mix entre J-pop et pop américaine, insupportables au bout de deux minutes ? Même si ce n'est que mon avis personnel, je les trouve trop en décalage par rapport à l'ambiance générale, et au reste de la bande-son, globalement très réussie. On aime ou on n'aime pas : j'aime pas !

En conclusion, Sonic Adventure est, effectivement, une vraie réussite. Si transposer la licence Sonic et son gameplay résolument 2D à la 3D n'était pas gagné d'avance, la Sonic Team s'en tire très bien, nous offrant un moment agréable bien qu'un peu trop facile et des niveaux tantôt jouissifs (Knuckles !), tantôt ratés (Amy et Big en tête). Doté de graphismes réussis, d'une bande-son efficace et d'une durée de vie honnête, Sonic Adventure a tout pour plaire, qu'on soit fan du hérisson bleu ou non. Ah, si tous les Sonic 3D étaient aussi réussis...

Ma note : 16/20


Et pour conclure, une blague !
C'est Sonic qui dit à Tails : « Pourquoi t'as deux queues ? »
Et Tails répond : « Parce que t'as deux trous. »

Un choco BN à celui qui identifiera l'auteur de cette blague !

3 commentaires:

Qu'est-ce que vous en dites ?