Jeu vidéo et Biologie - Stickology

- la Science du Jeu Vidéo, par Aurionis

Test de Mirror's Edge (X360 - PC - PS3)



Ne vous est-il jamais arrivé de pester contre la tendance à l'uniformisation qui règne sur le jeu vidéo depuis quelques années ? N'avez-vous jamais eu envie de profiter de gameplays audacieux ? De ne plus vous contenter des FPS classiques ? Si vous vous êtes reconnu dans l'une de ces phrases, inspirez un grand coup, et venez prendre un grand bol d'air avec Mirror's Edge ! Développé par Dice, édité par Electronic Arts, et sorti sous nos latitudes en 2008, le jeu apporte un peu de sang neuf à un genre auquel cela commençait à manquer, comme va vous le montrer ce petit test. En avant !

Le jeu nous place dans la peau de Faith, une jeune femme vivant dans une ville immaculée où la sécurité du peuple a pris le pas sur sa liberté, où l'information comme la pensée sont contrôlées et où les opposants au régime sévèrement réprimandés. Tout y est surveillé, jusqu'aux communications des habitants, qui n'ont d'autre solution pour transmettre leurs messages que de faire appel aux Messagers, dont notre héroïne fait partie. Ces acrobates urbains courent à travers la ville, bondissent de toit en toit, font fi des agents lancés à leurs trousses, et n'hésitent pas à se mettre en danger pour mener à bien leur mission. La vie s'écoulait ainsi pour Faith, jusqu'à ce qu'un événement inattendu vienne tout perturber : sa soeur, policière, se voit accuser du meurtre d'un homme politique. Faith va alors tout mettre en oeuvre pour prouver son innocence...

Et il y a du travail ! Il faudra infiltrer d'immenses buildings, se jouer des forces de sécurité et, surtout, faire usage d'une agilité exceptionnelle pour évoluer dans cet hostile environnement urbain ! Et c'est là que Mirror's Edge fait preuve d'originalité, puisque le jeu se présente sous la forme d'un FPS, alors que l'aspect plateforme est très prononcé ! On vivra donc les acrobaties de Faith, très inspirées du parkour, depuis ses propres yeux, pour une immersion maximale et des frissons à chaque saut entre deux immeubles. La liste de mouvements de notre héroïne est plutôt fournie, puisqu'à partir des sauts et des glissades, les deux commandes de base, on pourra effectuer diverses roulades, courses murales, sauts en appui sur le mur, balancements autour d'une barre horizontale... Le tout dans des environnements aux multiples éléments destinés à nous faire bondir dans tous les sens. Faith dispose du bien nommé sens urbain, qui lui permet de repérer ces éléments avec lesquels il sera permis d'interagir, ceux-ci apparaissant alors en rouge. Une option qu'il est toutefois possible de désactiver. En outre, le joueur profite du pouvoir de ralentir temporairement l'action, un pouvoir qui se recharge lorsque l'on court. On s'en servira régulièrement lors des sauts les plus importants, histoire d'admirer notre chute dans toute sa splendeur. Si ce gameplay original est parfaitement exaltant et assez simple à maîtriser, on note toutefois peut finir par donner le tournis !

On bénéficie également d'attaques au corps à corps, qui là encore pourront être couplées aux sauts et glissades. Il sera également possible, en appuyant dans le bon rythme sur le bouton approprié (et le ralenti servira surtout à ça), de récupérer les armes de nos ennemis pour les retourner contre eux, mais cet aspect se révèle presque anecdotique tant il est handicapant. En effet, on n'aura d'autre choix de que viser au jugé, et ces armes encombrantes nous empêcheront de réaliser bon nombre de mouvements acrobatiques. On préfèrera souvent affronter nos adversaires au corps à corps, quitte à prendre quelques coups qui diminueront notre niveau de santé, teintant l'écran un peu plus à chaque blessure. C'est d'ailleurs la seule indication qui apparaîtra à l'écran pendant le jeu, Mirror's Edge faisant le choix de ne pas proposer de HUD. Comme dans de nombreux FPS désormais, notre santé se régénère d'elle-même après quelques secondes sans prendre de dégât. Hormis ces aspects plateforme et combat, le jeu dispose d'une légère composante d'exploration, puisque dans chaque niveau sont cachés des sacs de Messagers qu'il faudra récupérer si l'on veut obtenir des extras, comme des artworks.

Nos aventures s'étalent sur une dizaine de missions de près d'une heure chacune, pour une durée de vie plutôt correcte, qu'un mode de courses contre la montre viendra accroître. Tout au long du scénario, on arpentera les toits et les bâtiments de la ville, dont l'esthétique immaculée vaut vraiment le détour. Les extérieurs, principalement blancs, sont réhaussés de petites touches de couleurs du plus bel effet, pour un résultat très propre. Les intérieurs, plus sombres, ne sont pas en reste grâce à divers effets de lumière et choix de couleurs pertinents. Si certains conduits crasseux ne retiennent pas l'attention, on trouvera également des salles à l'esthétique épurée dans lesquelles on prend plaisir à évoluer. De manière générale, l'aspect graphique est une réussite, tant sur le plan purement technique (il faut voir certaines textures !) qu'esthétique. Une belle performance, quoiqu'on tiquera sans doute à la vue des cinématiques 2D qui non seulement ne correspondent pas vraiment à l'ambiance générale du titre, et qui se montrent d'une qualité assez moyenne.

La bande-son du titre de Dice se révèle tout à fait enthousiasmante, nos pérégrinations étant accompagnées par des compositions tantôt aériennes, tantôt plus graves, à l'image de notre progression. Si les thèmes ne sont pas mémorables, ils sont d'une qualité certaine. Les voix françaises sont de bonne facture, même si là encore on ne trouve rien d'inoubliable. Pour en finir sur les -quelques- défauts entachant Mirror's Edge, citons une durée de vie qu'on aurait aimée plus étoffée, un scénario au rythme inégal, l'impossibilité de débloquer de nouvelles compétences et, surtout, une certaine frustration à l'idée de ne pas pouvoir se mouvoir librement dans une ville ouverte, notre progression étant sans cesse balisée. Si ce point est parfaitement compréhensible, il demeure l'un de mes grands regrets. 

Mais tous ces petits défauts ne nuisent pour ainsi dire pas à la qualité globale d'un titre apportant de bonnes idées à un genre FPS qui semblait ne plus rien avoir à nous offrir en terme d'originalité. On prend un réel plaisir à jouer les yamakasis, et on est éblouis par un esthétisme impressionnant. Mirror's Edge aurait gagné à être plus varié, mais gageons qu'une éventuelle suite (toujours hypothétique à l'heure actuelle) viendra enrichir cette formule qui marche !

Ma note : 16/20

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