Nulle licence n’est plus lucrative
que Star Wars. En presque quarante ans d’existence, elle a su s’imposer sur
tous les plans, et l’univers des films a été décliné en une foultitude de
produits dérivés. Des jouets bien entendu, mais aussi des mugs, pyjamas,
grilles-pain et savonnettes aux couleurs de l’univers créé par Lucas.
L’apparition de la première trilogie concordant avec l’âge d’or de l’arcade,
des jeux vidéo ont bien entendu profité de ce succès, et il sort toujours à
intervalles réguliers des titres de qualité variable, le dernier en date
n’étant autre que Battlefront II. À nouveau chapeauté par DICE, il suit de
quelques années un premier épisode plutôt réjouissant, dont la formule ne
demandait qu’à être bonifiée. Mais c’est en essayant de devenir plus puissant
que de raison qu’il est tentant de basculer du côté obscur, et nous allons
constater que Battlefront II constitue une sacrée perturbation dans la Force...
Épisode
IV : Un nouvel espoir
Faute de proposer la meilleure panoplie de héros possible, le jeu tente néanmoins d’en introduire de nouveaux via un mode solo dans lequel on n’incarne non pas Han (j’adore l’humour) mais Iden Versio, membre d’une unité d’élite de l’armée impériale dont les convictions seront remises en cause au gré de ses aventures, prenant place immédiatement après l’épisode VI. Ce mode histoire conséquent sans s’étirer inutilement (compter huit heures environ) a le mérite d’offrir une histoire intéressante, bien incluse dans la mythologie Star Wars sans la dénaturer, et de proposer un personnage principal féminin plutôt bien écrit que l’on prend plaisir à suivre sur plusieurs décennies. On ne quittera Iden que lors de quelques chapitres dans lesquels on campera Luke, Han, Leia et consorts -pas forcément les plus amusants du reste.
Épisode
V : L’Empire contre-attaque
“Les crédits républicains ne feront
pas l’affaire.”
Les joueurs se sont heureusement
fait entendre, via une campagne d’une intensité et, osons le dire, d’une
violence verbale assez rares. L’utilisation d’argent réel a été retirée en
catastrophe au moment de la sortie du jeu, accompagnée de la promesse d’un
système remodelé et plus juste. Seule la possibilité d’échanger ses crédits
acquis en jouant contre des personnages ou les fameuses lootboxes a été conservée dans
l’entretemps. Une première victoire de la Résistance contre l’Empire, assommé
par la mauvaise réputation de son jeu avant même sa sortie. Il ne restait plus
aux développeurs qu’à regagner la confiance des joueurs afin de laver l’honneur
d’un jeu auquel peu d’autres reproches que ceux portant sur son système de
progression pouvaient être faits.
Épisode
VI : Le retour du Jedi
Néanmoins, avec un peu de confiance et d’optimisme, on devine que le niveau va tendre à s’équilibrer au fil des mois, à la faveur d’une communauté élargie. Le studio semble y mettre les moyens, car des événements et modes de jeu limités dans le temps font régulièrement leur apparition. Certains, comme la chasse Ewok, s’avèrent réellement réussis car s’affranchissant des déséquilibres susmentionnés, et complètent joliment le contenu du jeu. Ainsi, après plusieurs mois difficiles et au prix d’un suivi que l’on imagine conséquent, Battlefront II est enfin digne d’intérêt et peut se montrer sans honte. Il aura suffi d’une saga homérique pour que cela arrive.