Jeu vidéo et Biologie - Stickology

- la Science du Jeu Vidéo, par Aurionis


Avez-vous, comme tant d'autres, succombé aux charmes de Red Dead Redemption ? Vous êtes-vous pris pour le plus grand des cow-boys, avez-vous parcouru de vastes étendues désertiques juché sur votre fidèle destrier, avez-vous pris part à des fusillades sanglantes ? Pensiez-vous vraiment tout connaître de John Marston, pensiez-vous que Rockstar s'arrêterait en si bon chemin ? En effet, moins de six mois après la sortie de son bébé, le studio remet le couvert et nous propose un contenu téléchargeable nommé Undead Nightmare. Sorti judicieusement en pleine période de Halloween, il nous propose de retrouver un Marston confronté non pas à des desperados, mais bel et bien... à des zombies ! Un mélange pour le moins inattendu, mais qui pourrait bien se montrer des plus jubilatoires !

Undead Nightmare s'insère dans la chronologie de l'aventure telle qu'on l'a vécue, mais s'écarte très rapidement de la trame initiale. On retrouve John Marston de retour dans son foyer auprès de ceux qu'il aime, prêt à vivre enfin la vie paisible à laquelle il aspirait. Cependant, par une nuit orageuse, tout va basculer pour notre héros... Le vieil Oncle, dans un drôle d'état, attaque les Marston et John n'a d'autre choix que de l'abattre. Malheureusement le mal est fait puisque sa femme Abigail et son fils Jack ont été mordus, et deviennent subitement des créatures sanguinaires. Il incombe alors à notre cow-boy préféré de trouver un antidote à ce mal étrange. Très vite, il se rendra compte que ses proches ne sont pas les seuls infectés : partout la population est zombifiée et John, s'il ne veut pas finir en casse-croûte, devra à nouveau faire parler la poudre !

Honnêtement, qui s'attendait à voir un jour John Marston et son univers profondément crédible plongés en pleine apocalypse ? Dans les cimetières les morts sortent de terre et contaminent les vivants, dans la grande plaine errent des zombies avides de chair fraîche, même les animaux subissent d'étranges mutations... Un scénario tellement rocambolesque qu'il pourrait sembler totalement inadapté à Red Dead Redemption, pourtant il faut avouer que la magie opère, et que nos doutes sont vites dissipés par un scénario-catastrophe qui ne se prend pas au sérieux pour autant. Tous les poncifs d'un bon film de zombies sont présents et bénéficient de la mise en scène cinématographique du titre de Rockstar. Le studio en profite pour confronter tous les personnages secondaires que l'on avait connus dans le titre original à des hordes de zombies, pour un résultat des plus plaisants. Vous trouviez les aventures de John brutales et sanglantes ? Undead Nightmare pousse l'hémoglobinomètre à un niveau supérieur : la violence est mise en scène sans chichis, et il ne sera pas rare de voir un personnage se faire dévorer sous nos yeux pour se relever sous forme de zombie. Ambiance glauque assurée.

Le gameplay du jeu n'a pas évolué, et on retrouve un John Marston en pleine forme. La maniabilité est toujours très satisfaisante, et le démembrement de zombies n'en est que plus jouissif. Le Dead Eye revêt à cette occasion une importance cruciale, puisque pour achever définitivement nos adversaires, il faudra viser leur tête. Un jeu d'enfant grâce à ce ralenti qui permet de marquer des cibles sur nos ennemis ! On pourra tout de même se plaindre d'une répétitivité plutôt lassante, puisque viser systématiquement la tête est un réflexe que l'on prendra vite et auquel on se tiendra. Pour les plus pyromanes d'entre nous, il sera également permis de brûler les morts-vivants. Comment ? Grâce aux nouvelles armes de John pardi ! Notre héros aura ainsi accès à une torche enflammée destinée à mettre le feu aux zombies, ou encore à aller se loger dans leur crâne si l'on est au corps à corps. On découvrira aussi le tromblon, que l'on rechargera avec tout ce qui nous passe sous la main, le plus souvent des membres putréfiés ! On récupèrera l'arsenal classique de John, et ce ne sera pas de trop pour lutter contre les invasions de zombies. En effet, parallèlement au mode histoire et ses missions, il nous faudra régulièrement purifier les villes dans lesquelles les morts-vivants sont déployés, dans le but de freiner la propagation du mal. De même, on devra se rendre dans les cimetières et mettre le feu aux cercueils susceptibles d'abriter un zombie en devenir. Gare cependant à la pénurie de munitions ! Ici il faudra survivre avec le peu de cartouches qu'il reste en ville ! De nouvelles quêtes annexes sont de la partie, et garantissent à cet add-on une durée de vie très correcte oscillant entre huit et dix heures, complétée par quelques ajouts en mode multijoueurs : nouveaux avatars ou encore nouveaux modes de jeu (protection de cimetières par exemple).

Nous parlons depuis le début de ce test de zombies, mais qui sont-ils vraiment ? Pour faire simple, il en existe quatre types dans Undead Nightmare. Les plus classiques sont ceux qui déambulent sans but précis et s'attaquent aux passants. Suivent des ennemis plus fins, plus agiles, contre lesquels il faudra réagir rapidement. Ensuite, citons ceux qui projettent une substance verdâtre, à éviter de préférence. Terminons par ces zombies mastoc qui n'hésiteront pas à nous charger. On aura l'occasion de croiser des mini boss, des zombies un poil plus coriaces et dont on connaîtra le nom, qui parfois ne nous sera pas inconnu. Undead Nightmare ne se contente pas de proposer des flots de zombies en quête de cerveaux, il introduit également bon nombre de créatures légendaires, sans pour autant tomber dans le paranormal. On assistera ainsi à une rencontre des plus émouvantes avec un Sasquatch, et on se mettra en quête du mythique chupacabra. Si la faune classique du jeu se voit zombifiée (couguars, ours...), nos montures souffrent elles aussi de la mutation, et on sera souvent amenés à chevaucher un cheval dont la chair est rongée par la maladie. C'est là qu'interviennent les montures légendaires, et quelles montures ! John aura l'occasion de capturer et dresser les quatre chevaux de l'Apocalypse, bénéficiant chacun de pouvoirs spéciaux. Ainsi, Guerre enflammera quiconque se met en travers de sa route, tandis que Mort fera éclater leurs têtes. Ajoutons à la liste Pestilence et Famine, ainsi que la Licorne ! Si ces montures, non contentes d'êtres très classieuses, apportent une aide bienvenue, elle restent rares puisqu'elles n'apparaissent que dans certaines zones et se révèlent très fragiles. La prudence est de mise, mais elle sera récompensée !

Graphiquement, Undead Nightmare reste dans la lignée de son aîné, et propose toujours autant de décors majestueux dans lesquels on évoluera librement. Cependant, l'univers semble plus crasseux, le beau temps laisse place à un ciel plus nuageux, aux averses fréquentes. L'ensemble de la population et de la faune en général bénéficie d'un look soigné. Plaies, trous béants, chair putréfiée, tout est là pour instaurer une ambiance sale et malsaine contribuant à nous plonger dans une ambiance de fin du monde bien retranscrite. Quant à la bande-son, elle remplit toujours aussi bien son office, proposant des thèmes que l'on croirait issus d'un film de zombies. Les râles de nos adversaires n'ont aucun mal à nous mettre les chocottes, tandis que le casting vocal fait toujours preuve d'une grande qualité. À noter que, comme dans le jeu original, une chanson inattendue et bigrement réussie interviendra vers la fin du jeu. Il y a du Portal là dedans !

Ainsi se conclut ce test de Red Dead Redemption : Undead Nightmare, et le moins que l'on puisse dire, c'est que cet add-on parvient à concilier deux univers que l'on ne voyait pas fonctionner aussi bien l'un avec l'autre ! Le gameplay du titre de Rockstar sert une aventure plus violente, plus glauque, mais toujours très travaillée et jouissant d'une mise en scène cinématographique. Le Dead Eye prend tout son sens lors des assauts, et les nouvelles montures apportent non seulement de la variété, mais aussi un souffle non plus épique, mais tout simplement légendaire. On émettra un bémol sur une répétitivité parfois pesante, mais reconnaissons que l'on a affaire à un travail de grande qualité. Rockstar démontre sans faillir qu'un DLC peut innover et proposer une aventure-bis, et non se limiter à un maigre ajout de contenu. Certains feraient bien d'en prendre de la graine.

Ma note : 15/20


Le Far-West... Une époque entrée dans la légende, notamment grâce aux fameux westerns-spaghettis des années 70 et à leurs cow-boys virils. Si le cinéma en a fait un genre très populaire, on ne peut pas en dire autant du jeu vidéo. Quelques productions s'y sont essayées, tels Mad Dog McCree, Sunset Riders ou les adaptations de la licence Lucky Luke, mais l'ouest sauvage restait malgré tout assez peu représenté. Quelle ne fut notre joie lorsque Rockstar annonça une suite à son Red Dead Revolver, un sympathique jeu sorti sur PS2, annonçant un titre dans la lignée d'un Grand Theft Auto ! Cette série ultra-populaire nous propose une liberté totale dans un environnement ouvert, comprenez donc que l'idée de folles chevauchées, colt au poing, était particulièrement séduisante ! Sorti en mai 2010, Red Dead Redemption ne serait-il qu'un « GTA au Far-West », comme on l'a beaucoup lu, ou serait-il une oeuvre bien plus complète et marquante ? Éléments de réponse dans les lignes qui suivent !

Notre héros a pour nom John Marston, un cow-boy dont la vie s'est longtemps déroulé dans l'illégalité. Membre d'un gang d'affreux qui terrorisait, tuait et pillait sans vergogne, John a décidé de tout laisser tomber pour vivre avec sa femme et son fils. Seulement voilà, les fédéraux ne l'entendent pas de cette oreille, et font chanter notre infortuné héros : s'il ne les aide pas à mettre la main sur les anciens membres du gang, John ne reverra jamais sa famille, détenue par ses nouveaux « employeurs ». C'est donc avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête que Marston va traquer ses anciens amis, dans le but de vivre enfin la vie simple à laquelle il aspire. Mais peut-il vraiment racheter son passé ? Personnage fort, John Marston n'est pas pour autant un héros sans peur et sans reproche, et l'on découvrira au fil de l'aventure ses faiblesses, ses doutes, une facette terriblement humaine qui fait de lui un personnage extrêmement attachant, peut-être l'un des héros les plus travaillés de ces dernières années. Au cours de son périple, John croisera de nombreux personnages secondaires hauts en couleur, comme souvent dans les productions de Rockstar. Le shérif droit dans ses bottes, le révolutionnaire mexicain, le chasseur de trésors, le camelot, sont autant de protagonistes délectables qui contribuent à nous immerger dans un univers remarquablement fidèle à cette époque.

En effet Red Dead Redemption se déroule en 1911, soit au crépuscule de l'ère des cow-boys, et propose une belle reconstitution de l'Amérique sauvage du début du XXe siècle. Les diligences côtoient les premiers trains à vapeur, l'automobile fait son entrée dans les villes, la technologie apparaît par petites bribes et semble annoncer la fin imminente de la grande époque des westerns. Mais que l'on se rassure, on retrouvera énormément d'éléments caractéristiques de cette époque : saloons, avis de recherche, chevauchées... Chaque centimètre carré de notre aire de jeu transpire l'ouest sauvage. D'ailleurs, le jeu est réellement vaste, puisque ce sont trois zones immenses qu'il nous sera proposé d'arpenter. On découvrira ainsi le désert aride de l'Amérique, on traversera le Rio Grande pour nous rendre au Mexique, puis on explorera les grandes plaines et les cimes enneigées des montagnes. Chacune de ces régions propose son lot de campements, de forts, de cimetières et bien entendu de villes, centres névralgiques de chaque zone. Au sein de celles-ci, l'immersion atteint son paroxysme : des bâtisses aux tenues vestimentaires des citoyens en passant par les petits dialogues intervenant de temps à autre, tout est fait pour restituer une ambiance fidèle à ces temps révolus, et Rockstar y parvient avec talent !

Assez gambergé sur l'ambiance incroyable qui règne sur Red Dead Redemption, attardons-nous sur son gameplay. Et il y a à dire, le titre étant un vrai bac à sable proposant une multitude d'interactions avec notre environnement ! Le jeu se présente donc à la troisième personne, et nous propose de récupérer des missions auprès des personnages secondaires afin de progresser dans l'histoire. Le plus souvent, il faudra faire parler la poudre et décimer tous les ennemis sur notre chemin, et de ce point de vue là, Marston est équipé ! Aux classiques pistolets et revolver s'ajoutent des carabines, des fusils à pompe, des fusils de précision, de la dynamite, et même un lasso. Notre héros a tout l'attirail du parfait cow-boy, et on passera aisément et rapidement d'un arme à une autre pour ne pas casser le rythme des fusillades, très réussies. Ainsi, John pourra s'abriter derrière à peu près tout et n'importe quoi via un système de couverture simple et efficace, puis il lui suffira de viser (de façon automatique ou manuelle selon le désir du joueur) et d'appuyer sur la gâchette. Mais notre héros est également doté d'un pouvoir qui lui sauvera la mise plus d'une fois : le Dead Eye. Cette capacité, que l'on déclenchera lorsque la barre assignée est suffisamment pleine, ralentit l'action façon bullet-time et permet au joueur de marquer diverses cibles, selon son bon vouloir : tantôt ce sera la main de tel malfrat, tantôt ce sera la tête d'un Indien un peu trop belliqueux. Enfin, il lui suffira de tirer pour vider son chargeur instantanément sur les cibles désignées. À la fois classe et très salvateur, le Dead Eye est une feature des plus intéressantes, dont on abusera volontiers, juste pour le plaisir car le jeu n'est pas excessivement difficile. Exit la barre de vie, notre santé se régénère d'elle-même pour peu que l'on ne prenne pas trop de coups. Un système plutôt convaincant qui ne nuit en rien à notre immersion dans l'aventure.

Une immersion renforcée par une profusion de quêtes annexes, dans la veine d'un GTA. Ainsi, entre deux missions, Marston pourra chasser des animaux sauvages (du lapin à l'ours en passant par les redoutables couguars), accomplir divers défis de tir et de cueillette de plantes, pourchasser des criminels en fuite, jouer au saloon (poker, dés, lancer de fer à cheval sont autant d'activités amusantes), devenir chasseur de trésors, capturer des chevaux au lasso puis les dresser, participer à des duels à la mise en scène cinématographique... La variété est de mise et promet de nombreuses heures d'amusement, pour peu qu'on se donne la peine d'explorer le monde qui nous entoure. C'est d'ailleurs au gré de nos chevauchées à travers le désert que l'on assistera à divers évènements aléatoires, allant de la simple saynète à la mini-mission (rattraper un voleur de cheval, aider une damoiselle en détresse à retrouver son chemin... à moins qu'il ne s'agisse d'un traquenard !). Nos succès lors de ces missions nous octroieront divers bonus : argent à dépenser dans les magasins, armes mais aussi tenues, pour faire de Marston le pistolero le plus classe de l'Ouest.

Un autre des -nombreux- aspects intéressants de Red Dead Redemption est un système basé sur la renommée de John Marston. Je m'explique. En capturant des bandits, en accomplissant des hauts faits, notre héros devient de plus en plus célèbre auprès de la population. De la même manière, en sus de cette barre de réputation, John dispose d'une barre d'honneur. En faisant le bien autour de lui, il est perçu comme un homme bon, bénéficiera du soutien des civils et même de réductions chez les commerçants. Mais il ne tient qu'à vous de jouer les méchants cow-boys, et de plomber tout ce qui bouge ! Par exemple, assassiner de sang-froid un simple citoyen qui passait par là vous fera perdre des points d'honneur, et vous serez alors perçu comme une menace. De ce fait, les représentants de la Loi vous poursuivront jusqu'à être semés, et une prime portant sur votre tête sera déterminée. Plus cette prime est élevée, plus nombreux seront les chasseurs de prime lancés à vos trousses. Pour effacer votre prime, plusieurs solutions s'offrent à vous : mourir (à éviter, de préférence !), payer la somme indiquée ou utiliser un papier récupéré de temps à autre sur le corps des criminels pour l'annuler purement et simplement. Le joueur, en sus de bénéficier d'un univers des plus vastes, peut donc aussi jouer le personnage qui lui correspond, le monde qui l'entoure s'adaptant alors selon ses actes.

Avoir de la renommée c'est bien, mais à quoi bon si seuls des PNJ savent que vous êtes le pire des desperados ? Fort heureusement, Red Dead Redemption propose un mode multijoueurs pas piqué des hannetons ! Après avoir choisi l'apparence de votre avatar parmi celles proposées, vous débarquez sur la map du jeu solo. Cette map immense servira de théâtre au « mode exploration », pouvant réunir jusqu'à seize joueurs, qui pourront au choix s'allier pour terminer les différents repères de bandes ou s'entretuer dans la joie et la bonne humeur. Chacune de nos actions nous rapporte des points d'expérience, et chaque gain de niveau s'accompagne d'une récompense : nouveaux chevaux, nouveaux avatars, nouvelles armes, nouveaux titres... S'il est réellement fun, le mode exploration n'est finalement qu'un gigantesque hub vers les autres modes multi. On retrouvera alors des termes connus : match à mort par équipe, capture de drapeau (à l'exception qu'ici les drapeau sont remplacés par des sacs d'or), mêlée générale... Chaque affrontement débute par un face à face entre les deux équipes, l'occasion de prendre de précieux points. Les armes autorisées sont définies au préalable, et on se limite souvent à un pistolet ou une carabine dans un premier temps, mais plusieurs coffres disposés sur le terrain de nos affrontements contiennent de nouveaux flingues. Si ces modes ne vous suffisent pas, tournez-vous donc vers les quelques missions scénarisées, déjà entrevues dans GTA IV. Celles-ci vous proposeront par exemple de coopérer pour protéger une diligence ou d'assurer un assaut face à une cache de gang, en ranimant vos alliés tombés au combat. Si ces modes distraient efficacement, c'est véritablement le mode exploration qui fait le sel de ce mode multi dépaysant !

Un dépaysement également assuré par des graphismes tout simplement somptueux ! Les environnements traversés regorgent de détails, particulièrement dans les villes. L'architecture des bâtiments est réaliste, et on est véritablement plongés en 1911, jusqu'aux tableaux et aux papiers peints ! Les décors naturels ne sont pas en reste, et en laisseront plus d'un pantois. Des rochers monumentaux du Mexique aux canyons américains en passant par les pinèdes en montagne, on trouve de tout, même si certaines chevauchées sembleront redondantes tant le désert peut manquer de variété. Mais que voulez-vous, c'est un désert ! Red Dead Redemption bénéficie d'un cycle jour-nuit, et en profite pour instaurer des jeux de lumière saisissants. Les conditions météo peuvent varier, et aux matins brumeux succèderont des après-midi sous un soleil de plomb, tandis qu'en soirée vous n'êtes pas à l'abri d'une averse orageuse. Les personnages ne sont pas en reste : leur design est remarquable, leurs animations proches de la perfection et leurs visages parfaitement modélisés (c'est tout juste si on ne distingue pas les grains de leur peau !). Chapeau à Rockstar pour cette prouesse, leur bébé est une merveille graphique dans laquelle il fait bon flâner et profiter de la beauté ambiante.

Pour parachever cette copie quasi-parfaite, abordons l'aspect sonore de Red Dead Redemption, en commençant par les musiques qui ponctuent notre aventure. Et mine de rien, il s'agit là de l'aspect qui m'a le plus déçu (une déception, rassurez-vous, des plus légères). Si les fusillades sont rythmées par des thèmes efficaces nous plongeant dans l'action, le reste du temps il faudra composer avec des mélodies discrètes, qui malheureusement ne marquent pas autant qu'espéré. Une mélodie à l'harmonica, quelques notes de guitare ou de banjo, bref rien de très exaltant, ce qui décevra ceux qui s'attendaient à une soundtrack digne d'un Ennio Morricone. Cependant le jeu sait surprendre au moment opportun en proposant une véritable chanson, aussi inattendue que superbe. Mais si la musique se fait parfois discrète, c'est pour mieux mettre en valeur les bruissements du monde qui nous entoure. Un grand soin a en effet été porté à la restitution d'un environnement sonore crédible et les différentes détonations, les cris des animaux, les coups de poing ou le son sourd d'un sabot frappant le sol sont immédiatement identifiables. De même les aléas météorologiques jouissent d'un réalisme bluffant, à l'image des orages tout bonnement fantastiques. Gardons le meilleur pour la fin : les doublages ! John Marston, tout d'abord, a pour lui une voix unique en son genre qui contribue à en faire un héros à part, diablement charismatique. De nombreuses répliques sont à attendre lors des dialogues, certaines particulièrement réussies, notamment grâce à des seconds rôles qui ne déméritent pas. Rockstar est connu pour sélectionner avec soin ses comédiens de doublage, et Red Dead Redemption fait indéniablement honneur à cette réputation ! Toujours dans un souci d'immersion, il ne sera pas rare d'entendre deux personnages discuter ensemble, ou s'adresser directement à nous. Une vraie démonstration !

Voici qui conclut ce test de Red Dead Redemption, et vous l'aurez compris c'est à un titre réellement riche que l'on a affaire ! Le gameplay propose d'excellents moments, et sa variété garantit de ne jamais s'ennuyer. Mais finalement cette jouabilité, aussi brillante soit-elle, ne prend pas le pas sur le vrai gros point fort du titre de Rockstar, à savoir cette immersion parfaite dans l'ouest sauvage de 1911 ! Tout est fait pour que le joueur évolue dans un environnement crédible, ressente les moindres détails qui font de la vie d'un cow-boy une aventure riche en action et en découvertes. Ainsi, par ses environnements sauvages, son souci du détail, ses protagonistes irrésistibles et sa bande-son tutoyant la perfection, Red Dead Redemption fait figure d'indispensable pour tous les amoureux du Far-West, et pour les autres aussi ! Loin de n'être qu'un simple GTA à la sauce western, il s'impose non comme un simple jeu mais bel et bien comme une oeuvre vidéoludique forte, profonde, marquante, une ode à la liberté. Un titre aussi jouissif qu'une grande chevauchée à travers les plaines...

Ma note : 18/20

Imaginez. Vous êtes chez vous, confortablement installé dans votre canapé, prêt pour une folle nuit sur le dernier FPS à la mode. Soudain ! Des amis débarquent à l'improviste, et il vous incombe alors de distraire tout ce beau monde ! Deux possibilités s'offrent alors à vous : le Twister, ou l'un de ces jeux vidéos qui fait mouche au cours d'une soirée, et qui saura amuser tout un chacun. Étant donné qu'une séance de contorsions n'emballe visiblement personne, vous choisissez la seconde option. Et dans le genre « jeux multijoueurs diablement distrayants », vous avez le choix ! Party game ? Simulation de sport ? Et pourquoi pas un bon jeu de baston ? Après tout, de nombreux titres proposent de se mettre sur la tronche dans la bonne humeur, citons par exemple Tekken, Soul Calibur, King of Fighters... Mais une licence porte plus haut encore l'étendard des jeux de tatane : la célèbre série Street Fighter, immortalisée par Street Fighter II sur nos antiques Super Nintendo. Foin du retro-gaming, vous vous tournez plutôt vers Street Fighter IV, première incursion sur consoles next-gen de la série de Capcom. Et vous avez fait le bon choix !

Il faut dire qu'elle nous avait manqué, cette série ! L'épisode 3 avait donné lieu à de multiples déclinaisons, mais l'envie d'un véritable renouveau commençait à se faire ressentir. La X360, la PS3 et le PC ont finalement droit en 2009 à cet épisode tant attendu, qui se présente comme un renouveau non pas au niveau de la jouabilité, mais bel et bien du graphisme. Autant commencer par là, car SFIV abandonne le graphisme 2D qu'on lui connaissait jusqu'alors, au profit de modèles 3D extrêmement soignés. Ryu, Ken et compagnie sont parfaitement reconnaissables, mais en imposent davantage, plus massifs qu'auparavant. Nos héros s'autorisent même de nombreuses mimiques bien fichues, conférant à certains un charisme dévastateur. Il en va de même pour les décors des différents stages qui, dans la lignée des opus précédents, comportent de nombreux détails mais qui sont ici plus vivants que jamais et donnent toujours plus d'ambiance aux joutes. Joutes agrémentées d'effets visuels des plus réussis : tandis qu'un hadoken émettra une douce lumière bleutée, les attaques focus (petite nouveauté de cet épisode) donneront lieu à de fort jolies taches d'encre dignes d'une estampe japonaise. Ce passage à un graphisme 3D, loin de trahir l'esprit de la série, donne à Street Fighter IV une indéniable identité graphique.

Le gameplay profite lui aussi de quelques nouveautés, mais que l'on ne s'y trompe pas : la renommée de la série doit énormément à cette jouabilité 2D unique en son genre, hors de question d'opérer une refonte en profondeur ! Ainsi, les sempiternelles touches de poing et de pied répondent présentes : chaque coup peut se décliner en faible, moyen et fort, et il faudra en user avec sagesse pour s'adapter à toute situation lors des combats. Les attaques spéciales sont elles aussi de la partie, et on retrouve avec plaisir les différentes manipulations de joystick. Pour faire simple elles se divisent en deux catégories, qui sont autant de styles de combat propres à chaque personnage. Ryu usera ainsi de divers quarts de cercle, tandis que Balrog utilisera des coups chargés. Bien évidemment, les projections et les Supers sont au rendez-vous, mais SFIV introduit trois nouvelles attaques, et pas des moindres ! La Focus Attack tout d'abord, un coup chargé offrant un coup d'invulnérabilité, bien pratique pour retourner la situation à son avantage. Poursuivons avec les attaques EX, versions améliorées de nos attaques spéciales usuelles et qui consomment un segment de notre barre de Super. Enfin, notons l'arrivée des Ultras, que l'on pourra lancer après avoir reçu un certain nombre de coups grâce à une jauge Vengeance. Bénéficiant d'une mise en scène volontiers spectaculaire, ces attaques sont le coup le plus puissant (et le plus précieux) de nos combattants. Tous ces mouvements se complètent parfaitement, et le gameplay devrait convenir à tous, débutants comme confirmés. En effet, Street Fighter IV se prend facilement en main, et les premiers combos sortent assez facilement. Mais il est évident qu'une bonne dose d'entraînement sera nécessaire pour maîtriser au mieux les nombreuses subtilités du titre de Capcom.

Que serait un jeu de baston sans ses personnages phares ? À ce niveau là, on peut dire que SFIV remplit correctement son office, en proposant pas moins de vingt-cinq combattants, dont une dizaine sera à débloquer ! Le casting comprend les héros qui ont bercé notre jeunesse, de Ryu à Dhalsim, en passant par Sagat : tout le casting de Street Fighter II est là ! On retrouvera aussi des têtes connues, apparues plus tardivement, tels Akuma ou Rose. Dans ce panel qui en rendra plus d'un nostalgique -malgré quelques absents de marque-, Capcom introduit également cinq petits nouveaux, chacun avec son style de combat. El Fuerte mettra en avant la lucha libre dans un style des plus acrobatiques, Abel (cocorico ! c'est un Français) usera de ses capacités physiques impressionnantes, Rufus fera étalage de son imposante bedaine. Et si vous voulez absolument éviter tout spoil, sautez les lignes qui suivent : Seth, le boss final, utilisera les meilleures techniques des personnages du jeu, tandis que Gouken, (le maître de Ken et Ryu né à la suite d'un simple poisson d'avril) qui fait une entrée remarquée dans la série, montrera l'étendue de ses capacités. Le choix est donc plutôt large et devrait convenir à tout un chacun. Petit hic en revanche concernant les stages, puisqu'il n'en existe que dix-sept, alors que les épisodes précédents proposaient généralement un environnement par personnage.

Street Fighter IV tient à varier les plaisirs, et propose son lot de modes de jeux. Le traditionnel mode Versus est là, ainsi que le mode Arcade. À noter que chaque combattant bénéficie de son propre scénario, mis en scène par une séquence d'introduction et un ending animés, plutôt sympathiques. On pourra également accéder à un mode Défi, dans lequel on participera à divers challenges : le mode Survie imposera de tenir le plus longtemps possible avant de mourir, le mode Chrono nous forcera à vaincre nos ennemis avant que le timer n'atteigne zéro, et le mode Épreuve nous initiera aux combos de chaque personnage. De nombreux niveaux de difficulté son proposés, et garantissent à ces modes une bonne durée de vie. De plus, chaque succès débloquera une nouvelle couleur pour nos combattants ou une nouvelle provocation. Cependant, point de costumes alternatifs : pour mettre la main sur ceux-ci, il faudra passer par un DLC chérot... Voilà pour les modes offline, mais Street Fighter IV, c'est aussi et surtout un mode online grâce auquel vous pourrez affronter des challengers du monde entier ! Trois modes de jeu sont au programme : du matchmaking d'amis, sans enjeu, du combat avec classement (et un système de points de combat), et un mode championnat. Un contenu un peu chiche donc, mais qui promet malgré tout de nombreuses heures de jeu ! Notons qu'il est possible d'engranger différents titres et icônes pour en mettre plein la vue à son adversaire avant même le début du combat. Dans l'ensemble, le mode multijoueurs s'en sort bien, même s'il souffre occasionnellement de lags agaçants.

Terminons ce test par l'aspect sonore du titre de Capcom, qui fait mouche ! Les différentes compositions se laissent écouter (hormis cet horripilant thème principal version boys-band, répété partout dans les menus !) et offrent à nos affrontements une atmosphère réussie. Mais Street Fighter, ce ne sont pas que des musiques ! C'est aussi -et surtout- les voix des personnages qui résonnent à chaque attaque spéciale ! On se tatanera donc au rythme des « Hadoooken ! » ou des « Shoryuken ! » mythiques de la série, qui contribuent pour beaucoup au charme de ce jeu de baston décidément pas comme les autres. Chaque personnage a droit à quelques phrases et, Ô joie, il sera possible de choisir la langue qu'il parlera ! N'essayez cependant pas de faire parler Abel dans la langue de Molière, seuls l'anglais et le japonais sont proposés. Mais avouez tout de même qu'entendre Ryu parler sa langue natale a nettement plus d'allure !

Dans le monde du jeu de baston, Street Fighter IV parvient sans mal à s'imposer comme une référence, et quelle référence ! Son gameplay, toujours aussi efficace, promet des combats pleins d'adrénaline et de technique, son casting, quoiqu'un peu maigre, propose son lot de protagonistes charismatiques, et ses modes de jeu, s'ils ne sont pas légion, garantissent de nombreuses heures à triturer sa manette (ou son stick arcade, pour les puristes !). Le renouveau graphique de la série fait plaisir à voir, et fait entrer Street Fighter dans une nouvelle ère sans pour autant en dénaturer le concept au combien apprécié. SFIV rate cependant le Perfect de peu, la faute à un contenu un peu chiche, rattrapé depuis par un Super Street Fighter IV Arcade Edition (ouf !) encore plus réussi. Street Fighter IV peut sembler n'être qu'un galop d'essai, mais il est aujourd'hui encore une valeur sûre du jeu de combat sur nos chères consoles. Ready ? Fight !

Ma note : 17/20


Suite et fin de notre petite rétrospective consacrée à Jak and Daxter. Nous avons déjà vu qu'en deux épisodes seulement, Naughty Dog est parvenu à imposer sa série sur Playstation 2. Le premier épisode avait conquis les amateurs de plate-forme, tandis que le second, modifiant son gameplay en y ajoutant une surprenante dominante GTA-like, avait attiré un nouveau public. On était en droit de se demander quelle surprise nous réservait le studio pour le troisième opus de la saga. Jak 3 nous parvient à la fin de l'année 2004, et s'annonce comme la conclusion d'une trilogie passionnante. Et comme nous allons le voir dans ce test, l'objectif semble accompli !

Nous avions quitté un Jak victorieux, libérant Abriville du joug du Baron Praxis et vainquant le chef des Metal Heads. Après un dénouement pas piqué des hannetons, on pensait que notre héros allait pouvoir profiter de la paix revenue sur la cité. Erreur, car la guerre fait toujours rage en ville et Jak est vu comme le responsable de cette nouvelle invasion de Metal Heads. Envoyé dans l'aride désert des Terres Pelées, il semble condamné à y mourir... Heureusement repérés par Damus, le roi d'une ville constituée d'exilés, notre héros et son fidèle ami Daxter sont sauvés. Mais le plus dur reste à faire : Abriville a plus que jamais besoin d'un héros, capable de découvrir qui a pris le contrôle des Metal Heads et de restituer la paix. Si à la base ce scénario semble assez bateau, il prendra peu à peu des proportions bien plus intéressantes. L'arrivée de nouveaux personnages secondaires et le retour de ceux que l'on connaissait déjà tissent une trame riche en moments forts, oscillant toujours entre l'humour et la gravité avec succès. Si Abriville permet de poursuivre l'histoire liée à la guerre contre les Metal Heads de façon efficace, les Terres Pelées, le nouvel environnement explorable, se penche quant à lui sur la défense de la cité de Spargus et sur les mystères liés aux Précurseurs, ces divinités antiques que l'on a appris à connaître depuis le tout premier épisode de nos aventures. Jak 3 a la lourde charge de conclure la saga et de répondre à toutes les questions qu'elle a soulevées, en particulier lors du second opus. Que l'on se rassure, il y parvient avec brio, même si certaines révélations en laisseront plus d'un dubitatif.

Au niveau du gameplay, on prend les mêmes et on recommence, ou presque ! Le panel d'actions de notre ami Jak est identique à celui du second opus, lui-même repris du tout premier. Que voulez-vous, on ne change pas une recette qui marche ! Les armes introduites par Jak II sont de retour, mais chacune se voit désormais déclinée de trois manières différentes, ce qui porte notre arsenal à un total de douze armes diverses, variées et surtout très amusantes ! Car si les quatre flingues de notre aventure précédente semblaient assez sérieux, cette fois-ci Naughty Dog mise sur le fun. On dégotera par exemple une arme dont les tirs rebondissent sur les murs, un rayon électrique ainsi que mon petit préféré, un rayon antigravitationnel qui fait flotter nos ennemis dans les airs pendant quelques secondes. La variété fait plaisir à voir ! Notre alter-ego maléfique est également de retour : Dark Jak est désormais plus simple d'utilisation et s'enrichit de nouvelles capacités : l'invisibilité et ce que j'appellerai le kamehameha, une puissante vague d'énergie détruisant tout sur son passage.

Conscient que la disparition des écos avait déplu à bon nombre de joueurs, Naughty Dog introduit dans cet épisode l'éco blanche, entraperçue dans Jak and Daxter premier du nom. En l'utilisant, Jak devient Light Jak et utilise des techniques bien moins agressives que Dark Jak, mais tout aussi pratiques. On aura accès au cours de notre quête au pouvoir de ralentir le temps, à celui de se régénérer, à un bouclier et à des ailes qui nous permettront de couvrir des distances plus importantes. Toutes ces capacités seront mises à l'épreuve par les Précurseurs dans des temples spécialement conçus dans ce but et qui, dans la grande lignée de la série, jouissent d'un level design des plus sympathiques. Naviguer entre les trois formes de Jak est vraiment plaisant, bien que tous ces pouvoirs et armes destructrices rendent le jeu un peu plus simple que son prédécesseur.

Les moyens de déplacement de Jak à Abriville sont toujours les mêmes : l'hoverboard est de retour, et les différents véhicules volants répondent présents. La grande nouveauté, c'est bien entendu Spargus, la ville du désert ! On pourra s'y déplacer juché sur un reptile bipède, calqué sur l'oiseau géant du premier épisode. Quant au désert des Terres Pelées, vraiment très vaste (quoique manquant cruellement de vie et de lieux importants), il est préférable d'y voyager au volant d'un des huit buggys du jeu. Cette nouveauté amène un peu plus de variété, et promet de grands moments de lutte contre les Maraudeurs du désert, pilotant eux aussi des véhicules. Parmi les caractéristiques des buggys, on trouvera les pneus, lisses ou cloutés, la nature de l'arme à notre disposition (mitraillette ou canon), ainsi que la capacité à exécuter des sauts géants pour la bien nommée Puce du Désert. La conduite en elle-même se révèle simple et très amusante grâce aux dénivellations monstrueuses du désert. Chaque véhicule dispose de sa barre de vie et de trois unités de boost, à utiliser impérativement lors des différentes courses proposées. Car tout comme son prédécesseur, Jak 3 propose de nombreux défis au joueur, accessibles via des bornes placées ici et là à Abriville ou dans le désert. Courses, missions chronométrées et mini-jeux divers devront alors être accomplis pour récupérer des orbes précurseurs, objets bonus permettant d'acheter des cheat codes activables à souhait, du plus anecdotique (raser le bouc de Jak, mode grosses têtes) au plus intéressant (éco illimitée, invulnérabilité...).

Le jeu peut donc se targuer de disposer d'un gameplay particulièrement abouti, qui permet de s'amuser même en dehors des missions du scénario. De plus, il peut compter sur une qualité graphique toujours aussi bonne, qu'il s'agisse des personnages aux visages émotifs et aux animations bien ficelées, ou des environnements. Abriville, toujours en proie à la guerre, a été considérablement modifiée par les combats. Ainsi, si la partie sud de la ville est intacte, le nord est aux mains de l'ennemi et en subit les conséquences. Ces différentes zones s'autorisent des couleurs un peu plus vives que la grisaille ambiante, à l'image du quartier Metal Head. On notera d'ailleurs qu'on trouvera plusieurs fronts sur lesquels les Grenagardes affronteront leurs adversaires. Il sera possible de prendre part à ces combats sans fin. Les Terres Pelées sont quant à elles un vaste désert de sable, et présentent donc peu de décors à couper le souffle. On y trouvera bien des rochers, des cascades ou des ruines, mais rien de rare. Quant à Spargus, bâtie au coeur du désert, elle bénéficie de décors réussis, entre le quartier marchand près de la plage et les rues creusées à même la roche. Cependant, la cité est assez petite, et n'est donc pas aussi diversifiée qu'Abriville. Dans l'ensemble, cet épisode jouit d'une réalisation de bonne facture et de couleurs plus vives que dans l'épisode 2, ce dont personne ne se plaindra.

Poursuivons notre test par la bande-son du jeu. La bonne nouvelle, c'est que les différentes compositions sont tout à fait dans la continuité de celles de Jak II, et donnent donc un souffle épique à nos pérégrinations. La mauvaise, c'est qu'elles finissent par vite se répéter, pendant les combats ou les trajets dans le désert par exemple. Mais ne nous plaignons pas, car c'est à une bande-son de qualité à laquelle on a affaire. Quant aux doublages, eux aussi sont dans la continuité du dernier épisode. Franchement réussis, ils donnent aux personnages du jeu un charisme indéniable, qu'il s'agisse des anciens comme des petits nouveaux. Les nombreuses cinématiques permettront donc d'apprécier des situations tantôt cocasses, tantôt héroïques, mettant en scène des personnages attachants, Daxter assurant toujours son quota de répliques poilantes. Ce qui est la moindre des choses de la part d'une beloutre velue.

Sur cette fantastique boutade, concluons sans plus tarder ce test de Jak 3 ! Reprenant avec succès la formule instaurée par Jak II, le titre de Naughty Dog n'en oublie pas pour autant de s'enrichir de nouvelles features, la principale étant sans doute l'utilisation de véhicules dans le désert. La nouveauté est apportée par petites touches pas toujours visibles ou très importantes, ce qui ferait davantage ressembler le jeu à un « Jak 2.5 », mais que l'on ne s'y trompe pas : par son scénario habilement mené, parce qu'il est beau, complet, long (comptez une bonne vingtaine d'heures d'aventure tout de même) et surtout parce qu'on s'y amuse tout le temps, Jak 3 surpasse son aîné avec talent. Les fans hardcore pesteront et trouveront que l'ambiance est encore trop sombre par rapport au féerique Jak and Daxter premier du nom, mais Naughty Dog nous livre ici un baroud d'honneur si réjouissant que ces critiques semblent futiles. Il est conseillé à ces fans de simplement s'assoir, de jouer à Jak 3 et de savourer la conclusion de l'une des plus grandes sagas de la Playstation 2 !

Ma note : 16/20


Comme nous l'avons vu la semaine dernière, Naughty Dog réussit un joli coup avec Jak and Daxter. Le studio lance une nouvelle franchise, et le jeu devient une référence de la plate-forme 3D sur Playstation 2. Et c'est tout naturellement qu'une suite est mise en chantier ! Jak II, sous-titré Hors-la-loi, sort en 2003 et constitue indéniablement LE tournant de la série. En avant pour le test !

Après avoir activé une étrange machine Précurseur, Jak, Daxter, Kiera et le vieux Samos sont aspirés dans un vortex qui les mène bien loin de leur paisible village, dans la cité d'Abriville, tenue d'une main de fer par le Baron Praxis et fréquemment attaquée par des créatures sanguinaires. À peine remis de son arrivée mouvementée, Jak est capturé par les hommes de Praxis, et va subir pendant deux longues années des expériences éprouvantes au cours desquelles il reçoit une forte quantité d'éco noire. Finalement libéré par son ami Daxter, Jak n'a qu'une seule idée en tête : se venger de ceux qui ont fait de lui le cobaye de leurs expériences, quitte à employer la manière forte !

« Mais ?!? Où est l'ambiance exotique et légère de Jak and Daxter ? Tu es sûr de ne pas t'être trompé de jeu ? » me diras-tu, cher lecteur. En effet, ce scénario tranche radicalement avec celui de l'épisode précédent. On découvrira à Abriville des factions rebelles, une police avec laquelle on ne plaisante pas, une ambiance plus sérieuse, plus sombre aussi. Ce changement déplaira à beaucoup, mais il faut reconnaître que l'on y gagne indéniablement en ce qui concerne la qualité de l'écriture et du scénario. Véritablement étoffé, il nous amènera à rencontrer divers personnages hauts en couleurs, et propose des moments forts et des révélations du plus bel effet. Laisser de côté l'univers coloré de Jak and Daxter est le prix à payer si l'on veut profiter d'un monde plus travaillé.

« À quoi bon modifier aussi radicalement le scénario ? Ça reste un jeu de plates-formes non ? ». Ami lecteur, je me dois de tempérer tes propos et je vais te demander de t'asseoir. Car Naughty Dog ne se repose pas sur ses lauriers, et procède avec Jak II à une refonte surprenante du gameplay. Bien que l'on trouve toujours une dominante plates-formes, le jeu se présente sous une forme des plus inattendues, celle de GTA-like. En effet, on sera libre de nos déplacements dans ce vaste terrain de jeu qu'est Abriville, et on ira glaner ici et là des missions auprès des personnages secondaires. Plus de collecte de piles d'énergie, et place à des quêtes qui feront petit à petit avancer le scénario, et qui nous permettront d'accéder à de nouveaux quartiers de la ville.

Concernant la ville en elle-même, il sera possible d'y voyager à pied ou à bord de véhicules volants (on retrouvera d'ailleurs les zoomers du premier épisode), ce qui ne sera pas un mal tant notre aire de jeu est vaste. Hormis les différents quartiers, allant du bidonville à la zone portuaire, Abriville comporte son lot de souterrains et de bâtiments, mais aussi quelques espaces où la nature reprend le dessus, permettant au joueur de retrouver une ambiance plus proche de Jak and Daxter. À noter que lors de nos déplacements en ville, il est possible d'attaquer les différents PNJ, qu'il s'agisse de citoyens ou de Grenagardes (la police aux ordres de Praxis), à nos risques et périls puisque ces derniers seront immédiatement en état d'alerte et se lanceront à nos trousses jusqu'à notre mort, ou jusqu'à ce qu'on les sème. Particulièrement coriaces, ils invitent donc à rester calme, mais la moindre infraction étant synonyme d'une longue course-poursuite, ce système finira par agacer plus qu'autre chose.

Une autre nouveauté qui fera grincer bien des dents est l'apparition des armes à feu. Jak accède en effet à un petit arsenal composé de quatre armes bien différentes, utilisant chacune des munitions, et que l'on débloquera en progressant dans le scénario. Une nouvelle feature qui tranche indéniablement avec le premier volet, mais qui s'insère naturellement dans le scénario, traitant ne l'oublions pas d'une vengeance violente et d'une guerre contre les terribles Metal Heads. En revanche, on retrouvera les mouvements de Jak que l'on connaît, repris tels quels sans ajout aucun. Peu importe, car la maniabilité est toujours au top, et la diversité de mouvements toujours aussi appréciable. Cette belle palette de capacités sera mise à l'épreuve lors de séquences de plates-formes toujours aussi ingénieuses, bien qu'un peu moins nombreuses qu'auparavant, les armes ayant tendance à prendre le dessus lors de niveaux forcément moins bondissants.

« Mais, et le système d'écos, ils l'ont gardé n'est-ce pas ? ». Oui et non, et là encore les fanas du premier épisode risquent d'être déstabilisés. Les écos de couleur que l'on avait appris à manier lors de notre précédente aventure sont absentes de ce monde mystérieux dans lequel ont atterri nos héros, et il ne subsiste finalement qu'un seul type d'éco : la maléfique éco noire, dont Jak a été irradié pendant les expériences menées par le Baron Praxis. Dès que l'on en aura ramassé assez sur nos adversaires ou dans les caisses, il sera possible de se transformer en Dark Jak, une créature violente et incontrôlable. Cet alter-ego de Jak se joue de la même manière, mais ses attaques sont bien plus dévastatrices, à l'image de ces mouvements spéciaux consommant toutes nos réserves d'éco noire, mais qui détruisent tout ce qui nous entoure, les ennemis comme les civils.

Pour finir sur le gameplay de Jak II, abordons brièvement les différents mini-jeux et épreuves qui ponctuent notre progression. À Abriville, on trouvera souvent des bornes qui sont autant de petites épreuves qui demanderont toute notre dextérité. On participera, entre autres, à des courses contre la montre, à des parcours pendant lesquels il faudra traverser tous les checkpoints ou à des challenges imposant de marquer le maximum de points en hoverboard. Et on tient là l'une des grosses nouveautés de cet épisode : une planche flottante que n'aurait pas reniée un certain Marty et que l'on pourra utiliser partout, en ville ou dans un stade. L'hoverboard autorise toutes sortes de figures et constitue un moyen de déplacement amusant, pratique et terriblement classe. Enfin, Jak pourra participer à des courses d'engins motorisés endiablées sur des pistes semées d'embûches, laissant présager ce qui sera le premier spin-off de la série : Jak X.

Voilà pour ce qui est du gameplay. Passons maintenant dans l'allégresse aux graphismes du jeu, et autant le dire tout de suite, un véritable bond en avant a été fait. Pour les décors tout d'abord, plus travaillés et plus détaillés. Si ça ne saute pas aux yeux, on se rend tout de même compte que Jak II a pour lui des effets de lumière encore plus poussés, mis en avant grâce au système jour-nuit, toujours présent. Reste que l'on pestera face à la grisaille ambiante d'Abriville, les bâtiments métalliques et les quartiers désolés ne se prêtant pas aux couleurs vives du premier opus. Mais le progrès technique se fait réellement ressentir lors des cinématiques, forcément nombreuses dans un GTA-like. Bénéficiant d'une mise en scène convaincante, elles nous proposent de découvrir des personnages bien plus fins qu'auparavant, aux animations et expressions faciales nombreuses et réussies, impliquant d'autant plus le joueur dans l'aventure.

Enfin, terminons comme à notre habitude par la bande-son du titre de Naughty Dog, qui propose là encore de la nouveauté. Les différents thèmes, aux accents moins ethniques mais plus épiques, parviennent à restituer l'ambiance sombre d'Abriville, placée sous le joug de l'intransigeant Baron Praxis. Un dirigeant que l'on entendra d'ailleurs s'adresser au peuple lors de nos déplacements via des messages de propagande auxquels réagiront les citoyens et les Grenagardes, conférant à la cité une véritable vie, certes teintée de pessimisme, mais qui permet de s'immerger dans cet univers à part. L'autre nouveauté concerne notre ami Jak, désormais doté d'une voix ! Notre héros gagne en charisme, mais aura fort à faire pour se démarquer des autres personnages, au doublage réellement réussi. L'arrivée d'un scénario digne de ce nom amène son flot de dialogues savoureux, et comme on pouvait s'y attendre, Daxter nous abreuve de répliques amusantes et se fourre avec un talent inné dans des situations cocasses.

Jak II mérite donc que l'on s'attarde sur son cas, car il est rare de voir une série modifier son gameplay de la sorte d'un épisode à l'autre. Aussi les aficionados de Jak and Daxter vont-ils tiquer face à l'aspect GTA-like du jeu de Naughty Dog, à sa féerie envolée au profit d'un ambiance triste et guerrière et à son système d'éco réduit au strict minimum. Cependant bouder Jak II serait une erreur, car le jeu conserve la maniabilité impeccable de son aîné, présente une nette amélioration graphique et s'enrichit de features très intéressantes. De plus, notre héros se voit embarqué dans une aventure que l'on prend plaisir à suivre, portée par un scénario digne de ce nom. Pour peu que l'on passe outre le premier contact, forcément décevant, on découvre alors un jeu bien ficelé. Le virage pris par la série est bien négocié, reste à confirmer... Affaire à suivre dans un certain Jak 3 !

Ma note : 15/20