Avant de commencer ce test, je tiens à remercier Salomé, grâce à qui ce jeu est entré dans ma ludothèque !
Parmi les mangas cultes arrivés chez nous par l'intermédiaire du Club Dorothée, on trouve bien entendu Dragon Ball, mais aussi Ken le Survivant, connu tant pour ses bastons 100% hémoglobine que pour ses doublages français risibles. A plusieurs reprises, la série s'est vue déclinée en jeux vidéo, on citera par exemple le beat'em all Last Battle (je vous renvoie à la vidéo du Joueur du Grenier). L'an dernier arrivait dans nos vertes contrées la dernière adaptation en date : Fist of the North Star : Ken's Rage. Une nouvelle fois, on a affaire à un beat'em all que l'on considèrera comme un « musou », dérivé de la série Dynasty Warriors.
On évoluera donc dans de vastes niveaux peuplés d'ennemis dont on aura rapidement fait de la charpie, à la seule force de nos poings. Car Ken n'est pas du genre à utiliser des armes, en grand maître du Hokuto il se fait fort de presser les points vitaux de ses adversaires à grands coups de « ATATATATAA ! » suraigus. Cependant, et c'est là le plus gros souci du jeu, Ken est mou. Ken est lent. Ses coups, bien que dévastateurs, peinent à nous sortir de la torpeur dans laquelle nous ont plongé les déplacements, eux aussi terriblement lents et qui plus est assez peu maniables. On notera qu'il est possible d'utiliser des motos pour avancer plus rapidement, mais les sensations de vitesses sont nulles et les virages impossibles à réaliser sans s'arrêter complètement.
Ne nous attardons pas davantage sur les déplacements et recentrons-nous sur le coeur du jeu : la baston. Comme dit plus haut, on devra régulièrement faire face à des hordes d'ennemis vindicatifs, mais pas bien futés. Ceux-ci prennent en effet tout leur temps pour nous attaquer, nous laissant le champ libre pour placer quelques mandales mollassonnes. Il faudra cependant bien placer nos coups, car le jeu ne dispose d'aucun système de lock, et l'on verra souvent notre héros donner des coups dans le vide. Parlons-en, des ces coups, car le système de combos est on ne peut plus simple : un touche est attribuée aux coups simples, et une autre aux coups puissants. En enchaînant un certain nombre de coups simples (jusqu'à six) et un coup appuyé, Ken conclut son action par une attaque dévastatrice au rayon d'action plus ou moins important. Un système défoulant et simple d'accès, mais qui se révèle horriblement répétitif. Fort heureusement, des attaques spéciales viennent pimenter le tout. En tuant nos adversaires, une barre se remplit, et permet une fois pleine de lancer l'une des quatre attaques que l'on aura assignées aux flèches de notre manette. Chacune de ces attaques dispose d'une puissance, d'un rayon d'action et d'un coût différents. Joliment mises en scène, elles font le ménage et font -enfin- étalage de la puissance de notre héros. Malheureusement elles ne sauvent en aucun cas le jeu au niveau des combats, soporifiques au possible. Du moins, avec Ken.
Car Fist of the North Star nous met aux commandes d'une ribambelle de personnages tirés du manga ! En plus de Ken, on incarnera donc Rei, Mamiya, Raoh et bien d'autres, chacun disposant de son propre style de combat. Le Hokuto est, comme dit plus haut, terriblement mou, tandis que le Nanto, le style de Rei (entre autres), est tout simplement jouissif ! Les coups pleuvent, les attaques sont d'une grâce impressionnante, et un mode furie s'enclenche toutes les vingt secondes et vient booster les capacités de notre héros ! En tout, le jeu propose une bonne dizaine de combattants, chacun avec son mode histoire (nommé mode Légende) et/ou son mode Fiction. Si le mode Légende ne consiste qu'en un certain nombre de niveaux demandant d'atteindre le boss, le mode Fiction est un poil plus élaboré et consiste à prendre des bases ennemies générant une armée. Plus notre équipe possède de bases, plus nos troupes seront importantes, plus les généraux adverses seront en difficulté. En soi, ce mode ne change rien au gameplay, mais il apporte une dimension un peu plus réfléchie au jeu.
Chaque ennemi vaincu ou chaque élément du décor brisé nous font gagner des points qui, une fois un certain palier atteint, sont convertis en points de talent. Il sera alors possible de les investir dans de nouvelles techniques spéciales, de nouvelles « qualités intrinsèques » (davantage de force, de défense, de santé...) ou extrinsèques, qui demanderont d'en attribuer deux ou trois, pas plus, à notre personnage. Ainsi, au fur et à mesure de sa progression, notre héros devient de plus en plus coriace ! Et booster tous les persos prend du temps ! En effet, chaque mission du mode Légende dure entre 45 minutes et une heure, et on compte à peu près dix missions par héros. Comprenez que la durée de vie du jeu, pour le fan acharné, atteindra facilement la cinquantaine d'heures ! Cependant beaucoup abdiqueront bien avant, pestant contre la répétitivité du jeu, et contre le nombre d'ennemis bien trop faiblard. On atteint difficilement les 250 victimes par mission (en une heure, donc !) alors que la série Dynasty Warriors, dont dérive ce Fist of the North Star, démultiplie le nombre de victimes par session, atteignant bien souvent le millier pour une durée équivalente. Moche.
Transition toute trouvée : je viens de dire moche, parlons graphismes ! Car les niveaux traversés souffrent de défauts pour le moins horripilants : non seulement ils sont d'une qualité graphique pour le moins discutable, mais en plus ils sont répétitifs en diable ! On n'aura de cesse d'arpenter des zones désolées (univers post-apo oblige), aucun niveau ne se démarquant des autres que ceci concerne les décors ou le design général, à savoir une succession de couloirs entrecoupés de salles un peu plus vastes, souvent terrains d'affrontements avec des généraux. Imaginez-vous traversant pendant des heures et des heures le même décor, en enchaînant mollement des vagues d'ennemis idiots : vous tenez une bonne représentation de Fist of the North Star : Ken's Rage. Je n'ai été conquis par un décor qu'une seule fois dans le jeu. Une fois, en vingt heures. Il est d'autant plus dommage que les décors soient si laids que finalement, les personnages sont plutôt bien fichus. Leur look est plutôt classe, et les quelques cinématiques les mettant en scène sont agréables à l'oeil. Je conclurai la partie graphismes par un petit coup de gueule, que je pense imputable aux dits graphismes : on fait face, avant chaque niveau, à des temps de chargement extrêmement longs...
Concluons sans plus traîner sur la partie musicale du jeu, qui souffre elle aussi d'une vilaine répétitivité. Les thèmes sont rock -quand ils sont présents tout du moins- et d'assez bonne facture, mais ils sont resservis ad vitam eternam, et en deviennent indigestes. Quant aux voix des différents personnages, héros ou ennemis, elles sont dans la grande lignée de la série originale : des cris aigus pendant les attaques, et des dialogues shonen (donc un peu convenus). On notera que si les voix sont en anglais par défaut, il est possible et même recommandé de les mettre en japonais. Au moins, on nous épargne un doublage français qui, à coup sûr, aurait été calamiteux. Au sujet des voix japs, petite précision : le jeu plante après le boss du niveau de la prison si les voix sont japonaises, il faudra donc remettre le jeu en version anglaise le temps de la mission. Un bug incroyable, qui m'a contraint à recommencer plusieurs fois la mission pour le cerner, perdant 180 minutes et autant de centaines de cheveux sur ce niveau.
Finalement, à qui recommander cette nouvelle adaptation des aventures du maître du Hokuto de Cuisine ? Aux fans du manga tout d'abord, que le jeu suit scrupuleusement. Puis aux joueurs qui cherchent un jeu capable de les défouler une heure de temps en temps. Car oui, Fist of the North Star est un bon petit défouloir, certes bourré de défauts (répétitif en diable, mou, pas très joli...), mais qui permet de passer un bon moment, à l'occasion. Les afficionados de musou, en revanche, passeront leur chemin et iront chercher du côté de la saga Dynasty Warriors, qui reste une valeur sûre.
Ma note : 10/20
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