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- la Science du Jeu Vidéo, par Aurionis

[Test] Crash Bandicoot N.Sane Trilogy (PS4)

L’heure est grave, et elle est aux remakes et autres remasters. En effet, une inarrêtable vague de nostalgie s’empare des millenials, et c’est toute l’industrie du divertissement qui s’emploie à contenter nos envies de séries ultra référencées, de synthétiseurs désuets et de vieux jeux vidéo remis au goût du jour. Et ça marche ! Nous consommons sans modération tout ce qui ressort avec une étiquette vintage, et si certains crient au scandale et à l’exploitation scandaleusement pécuniaire de nos souvenirs d’enfance, d’autres élèvent la voix pour en réclamer toujours plus, parce qu'après tout, c’était mieux avant ma bonne dame. Dans ce méli mélo de voix dissonantes, qui détient la vérité ? La réponse est bien entendu : on s’en fout. Crash Bandicoot N’Sane Trilogy, donc.

 


En 1996 vous possédiez peut-être sur votre étagère, quelque part entre un CD des Minikeums et une collection de Pogs, un jeu pilier de la première PlayStation marquant l’apparition d’un nouveau héros ainsi qu’un renouveau du jeu de plate forme. Couleurs chatoyantes, 3D maîtrisée et bande-son réussie, Crash Bandicoot lançait le studio Naughty Dog sur les rails du succès : trois épisodes principaux, un jeu de kart et un party game verront ainsi le jour sur la 32 bits de Sony, et Crash en deviendra l’une des principales mascottes aux yeux du grand public. Le troisième millénaire verra quant à lui la série perdre en qualité et en attention, celle-ci passant entre les mains d’Activision pour un résultat très médiocre.
Est-ce pour tester le terrain en vue d’une renaissance de la série, ou seulement pour fêter comme il se doit son vingtième anniversaire ? Toujours est-il qu’en 2017, le studio Vicarious Visions propose aux joueurs cette trilogie originale qui s’est faite belle pour l’occasion. C’est le moment de ressortir ce short gardé trop longtemps au placard, et de réapprendre cette petite chorégraphie que vous adoriez étant gamin (ne faites pas les ignorants) !



Il serait tentant de penser que tout est dit dans le titre du jeu et qu’essayer de développer des lignes et des lignes pour le décortiquer serait vain. Aussi pourrai-je simplement conclure en deux ou trois mots, fermer le traitement de texte et profiter de ce gain de temps pour rencontrer des gens ou apprendre le finnois. Ce n’est pas la vie que j’ai choisie. J’ai choisi la difficulté, ce qui tombe bien car c’est exactement le parti pris par le premier jeu présent sur la galette, clairement le plus exigeant des trois. Dans sa jungle impitoyable, parcourir chaque niveau (sous la forme d’un couloir que l’on parcourt de haut en bas, avec quelques passages plus traditionnels de gauche à droite) sans y laisser ses poils se révélera être un véritable challenge. Cette première aventure de Crash introduit tout ce qui fera le succès de la série, tant en termes d’univers et de personnages que de gameplay. Il serait superflu de détailler le contenu du jeu, connu de tous depuis bien longtemps, il en va de même pour les deux opus suivants (d’autant plus que Crash Bandicoot 3 : Warped a déjà été chroniqué dans ces pages !).

Ce qui vient avant tout justifier l’existence de cette compilation, c'est ce ravalement intégral des graphismes, privilégiant aux polygones ostentatoires des années 90 des performances clairement dignes des consoles actuelles. Chaque personnage, chaque environnement resplendit comme jamais sans dénaturer à aucun moment le matériau d’origine. On apprécie d’autant plus la variété des décors proposée par les deux derniers jeux qu’ils se trouvent magnifiés. Véritable point fort il y a vingt ans, la gestuelle de Crash est également bonifiée et permet de contempler sous un nouveau jour ses mouvements… et surtout la grande diversité de morts possibles. Chacune bénéficiant d’une animation différente, on a constamment la sensation de parcourir un cartoon coloré aux personnages amusants, dont le doublage français a d’ailleurs été refait pour l’occasion. 


C’est un vrai petit bonheur de redécouvrir ces environnements familiers, aux commandes d’un héros dont la maniabilité semble si ce n’est inchangée, tout du moins fidèle à celle qu’on lui connaît. La palette de mouvements est évidemment conservée, mais est-ce une prouesse ou un manque de prise de risque, les sensations aussi ! Les vieux de la vieille apprécieront, mais les néophytes devront composer avec des contrôles peut-être un peu rugueux par rapport aux standards actuels. La seule nouveauté vraiment visible, c'est la possibilité de contrôler Coco dans les niveaux jadis réservés à son frère. Pas une révolution en soi, car elle avait déjà eu droit à des niveaux à pied à partir de l’épisode PS2/XBox, mais un ajout apprécié dans un jeu frileux sur tout ce qui pourrait trop le détacher des opus originaux.

En somme, cette N’Sane Trilogy offre une cure de jouvence à la série, et a surtout le mérite de la remettre sur des bons rails. Trois jeux, trois expériences nostalgiques imparables, c’est une belle réussite… en attendant une nouvelle aventure qui oserait créer et pas seulement réciter une copie déjà connue, aussi étincelante soit-elle ? 


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