Test de Tales of Symphonia (GameCube - PS2)


On ne peut pas dire que la ludothèque de la GameCube soit très fournie en RPG. Fort heureusement, les rares titres sortis se révèlent particulièrement bons, à l'image d'un Paper Mario ou d'un Baten Kaitos. Mais s'il y a un J-RPG qui a su s'imposer comme un référence sur le cube de Nintendo, c'est bien Tales of Symphonia ! Ce nouvel épisode de la fameuse saga de Namco a permis à bien des joueurs occidentaux de découvrir cette série déjà fournie au pays du Soleil Levant, et a suscité un engouement jamais démenti, allant jusqu'à la sortie récente du manga inspiré du jeu. Comment expliquer un si joli succès ? Ce test vous apportera sans doute la réponse...

« Autrefois, un arbre gigantesque, source de tout mana, se dressait au centre du monde... Mais il finit par se flétrir, drainé par les guerres incessantes qui déchiraient l'univers. Pour compenser la perte de mana, un héros dut se sacrifier. C'est alors que la Déesse s'adressa aux anges en ces termes : « Durant mon sommeil, le monde sera en danger. Vous devrez me réveiller. » Les anges donnèrent naissance à l'Élu , qui partit vers une tour dont le sommet atteignait les cieux... Ainsi commença la régénération du monde... » Loin d'être une simple légende, cette histoire se répète inlassablement depuis des siècles. Et c'est ce voyage pour la régénération du monde que nous propose de vivre Tales of Symphonia. Désignée comme l'Élue par l'oracle, la jeune Colette a pour lourde tâche de rétablir l'équilibre du mana.

Cependant, elle n'est pas à proprement parler l'héroïne de Tales of Symphonia. Le jeu met davantage en avant Lloyd, un garçon impertinent et courageux. Par défaut, c'est sous ses traits que l'on vivra l'aventure et que l'on combattra. Il est entouré par d'autres protagonistes que l'on rencontrera au fil de notre quête. Génis, le meilleur ami de Lloyd, Kratos le mercenaire, Sheena l'invocatrice, Zélos le vaniteux... En tout, neuf personnages possédant chacun une histoire mise en avant au cours du jeu, constituant petit à petit une trame scénaristique plutôt complète, qui verra se succéder moments de bravoure, révélations mais aussi scènes comiques, mises en avant lors de petites saynètes des plus plaisantes. On ne déviera cependant jamais longtemps de l'histoire principale, fournie en créatures légendaires, temples séculaires et esprits élémentaires. Ajoutez à cela de nombreuses quêtes secondaires, vous comprendrez aisément pourquoi notre aventure dure près de quarante heures, et s'étale sur deux galettes !

Non content de profiter d'un scénario aussi complet, quoique parfois un peu cliché, Tales of Symphonia peut également compter sur une progression agréable, qui se fait via une world map vue du dessus. On évoluera de ville en ville, passant d'une oasis perdue au beau milieu d'un désert aride à une cité enneigée, découvrant un village flottant au milieu des nuages ou encore un palace destiné aux touristes. Au sein de ces villes, on trouvera les classiques auberges, marchands d'items et d'armes, ainsi que la plupart des quêtes secondaires susnommées. ToS nous propose également de visiter de nombreux donjons recelant de monstres, de pièges et d'énigmes. On les résoudra le plus souvent en poussant un objet ou en utilisant un anneau bien pratique revêtant plusieurs pouvoirs magiques. On appréciera le fait que le scénario nous amène à explorer un deuxième monde, tout aussi réussi que le premier à ce niveau là. Mais au delà de cette exploration sympathique bien qu'assez classique, le titre de Namco fait fort grâce à son système de combat.

En effet, loin de la plupart des RPG japonais, Tales of Symphonia propose un système de combat en temps réel. Pas de tour par tour, pas de barre d'ATB, ici il faudra diriger son personnage et attaquer soi-même, grâce à des combos préalablement assignés. Les arènes, théâtres de nos batailles, sont d'une taille réduite autorisant peu de fantaisie dans nos déplacements, mais on prend un plaisir non dissimulé à attaquer un monstre, battre en retraite le temps d'être soigné par l'un des quatre personnages composant notre équipe et repartir de plus belle. Concernant les capacités de nos héros, on reste sur du classique : le tank, le healer, le magicien, l'invocatrice... Autant de techniques (acquises selon l'utilisation d'une capacité précédemment apprise) que l'on pourra commander facilement en passant par un petit menu. Si Lloyd est le personnage utilisé par défaut, on notera qu'il est possible de choisir qui l'on veut pour explorer le monde et combattre, et ainsi adapter son style de jeu. De plus, il sera possible d'établir des stratégies, en plaçant judicieusement nos personnages sur l'aire de combat. Remarquons, pour finir sur la partie combats, la présence d'une attaque à l'unisson, activable une fois la barre remplie, capable de causer de gros dommages sur nos ennemis. Des ennemis que l'on pourra éviter si on le souhaite et qui, dans la grande tradition du RPG, vont de l'insignifiant champignon sur pattes au colossal dragon, sans oublier les nombreux boss. À chaque monstre son point faible, à exploiter si l'on veut être efficace ! Gros point fort des combats du jeu : ils sont jouables à quatre, ce qui avouez-le est peu courant dans un RPG.

Tales of Symphonia a pour lui un graphisme très coloré, et un character design de qualité que l'on doit au mangaka Kosuke Fujishima. L'aspect manga et l'utilisation de petites icônes signifiant l'attitude des personnages ne plairont pas à tout le monde, mais il faut reconnaître qu'ils confèrent au jeu une sympathie certaine. De même pour les villes traversées, à l'architecture souvent superbe. On émettra quelques réserves concernant la qualité technique du titre de Namco qui, GameCube oblige, déçoit sur certains points. La world map pour commencer, vraiment laide et trop peu détaillée. Les personnages ensuite, sur lesquels on notera un certain effet de flou moins prononcé dans l'édition PS2 (resté inédite sous nos latitudes). Mais on évitera de s'attarder sur ces détails, d'autant que les combats sont l'occasion d'admirer les jolis effets des attaques, de plus en plus spectaculaires. On appréciera la présence d'un opening animé très réussi.

En sus de son aspect graphique, Tales of Symphonia fait fort par sa bande-son de toute beauté, indéniablement digne d'un RPG de cette trempe. Les compositions collent parfaitement à l'ambiance du lieu traversé, et même si elles se répètent un peu entre elles, elles n'en restent pas moins magnifiques. Qui plus est, ToS jouit d'un doublage de la majeure partie de ses dialogues. Bien qu'il n'y ait aucune VF, la version américaine s'en sort très honorablement et nous immerge vraiment dans l'histoire, réussissant là où les quelques animations couplées à des icônes bas de gamme échouent. Pendant les combats, nos personnages ne manquent pas de lancer quelques répliques et de crier le nom de l'attaque utilisée, améliorant par là-même la lisibilité des joutes et leur conférant d'autant plus de dynamisme. Encore un bon point pour un jeu qui les cumule !

Si ces quelques lignes ne vous ont pas semblé assez claires, voici en résumé ce qu'il faut retenir de Tales of Symphonia : par son scénario empli de légendes, par ses personnages diablement attachants, par son esthétique sympathique, par ses combats dynamiques en diable, par ses compositions magistrales, le titre de Namco se doit de figurer dans votre ludothèque si vous possédez une GameCube ! La console de Nintendo a beau manquer de RPG, celui-ci comble ce manque pour dix, se montre extrêmement agréable à jouer et bénéficie qui plus est d'une bonne rejouabilité grâce à une option « new game + » appréciable. Définitivement un must-have.

Ma note : 18/20


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