Test de Jak and Daxter (PS2)


Après nous avoir offert l'excellente série Crash Bandicoot et être devenu du même coup le développeur emblématique de la PlayStation, le studio Naughty Dog ne semblait plus rien avoir à prouver. Il profite cependant de la sortie de la nouvelle console de Sony, la Playstation 2, pour nous proposer un nouveau jeu et, surtout, introduire une toute nouvelle licence, laissant son marsupial entre les mains de Traveller's Tales. C'est donc fin 2001, un an après la sortie de la PS2, que débarque Jak and Daxter, un jeu de plates-formes ambitieux. Pari réussi ? Test !

Notre héros, Jak, coule des jours heureux au Village des Sables en compagnie de son pote Daxter, toujours partant pour se fourrer dans un mauvais plan. Désobéissant aux sages conseils du vieux Samos, ils se rendent sur l'île de la Brume afin d'espionner les affreux Lurkers. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu puisque Jak et Daxter se font repérer ! Dans la lutte, Daxter tombe dans une cuve d'éco noire, une énergie maléfique qui le transforme en beloutre ! Une forme animale dont il aimerait se débarrasser, mais la tâche s'annonce compliquée : seule l'aide d'un sage vivant dans une contrée lointaine pourra rendre à Daxter son apparence humaine... Nos deux héros se lancent alors dans un périple riche en dangers, mais aussi en découvertes extraordinaires !

Mais comment traverser le monde quand on n'est qu'un enfant accompagné d'une beloutre ? Jak a en effet beaucoup à faire, entre les combats contre les Lurkers, l'utilisation des mécanismes des Précurseurs et les nombreuses phases de plates-formes. Heureusement, il dispose d'une large palette de mouvements et d'acrobaties lui permettant de se tirer de n'importe quelle situation. Aux classiques saut et coup de poing s'ajoutent une roulade (que l'on couplera souvent à un saut), un tourbillon offensif, un plongeon, des sauts de barre fixe en barre fixe... Un panel riche et varié digne d'un Mario ! On notera au passage que l'on ne déverrouillera aucune capacité pendant notre aventure, et qu'on dispose donc dès le début du jeu de tous les mouvements nécessaires.

En sus de cette large variété de mouvements, Jak pourra également utiliser l'éco, ressource essentielle de son monde. On compte quatre sortes d'éco, à commencer par l'éco verte, servant tout simplement de barre de vie. Une denrée essentielle puisque Jak ne possède que trois unités de santé qui auront tendance à vite disparaître. Vient ensuite l'éco bleue, qui augmente la vitesse de notre héros mais, surtout, active les mécanismes Précurseurs tels que les plates-formes ou les portes. L'éco jaune permet à Jak de lancer des boules d'énergie, tandis que l'éco rouge augmente les capacités offensives de notre héros. L'éco reste cependant assez rare, et sera disposée à des endroits bien spécifiques, généralement proches des objets avec lesquels on pourra interagir. Jak and Daxter nous propose également quelques séquences en zoomer antigrav, un véhicule volant, lors de phases sympathiques au cours desquelles il faudra par exemple franchir tous les checkpoints, battre un record ou encore traverser un lac de lave en prenant garde à la surchauffe ! Pour finir, on sera parfois amenés à chevaucher un drôle d'oiseau capable de réaliser des sauts de puce. Une variété de situations servie par un level design convaincant qui fait de Jak and Daxter une expérience réellement plaisante.

Mais quel est notre but, me direz-vous ? Pour faire simple, notre route vers le sage est ponctuée d'obstacles qui nécessiteront un certain nombre de piles d'énergie Précurseurs, l'équivalent ici d'une étoile dans un Mario. Au sein d'une même zone, on trouvera en moyenne six piles, que l'on obtiendra de diverses manières. La plus courante, et la moins exaltante aussi, est de ramener 90 orbes précurseurs à un PNJ. Cette ressource traînant un peu partout, ce sera chose aisée. Mais il faudra aussi accomplir des objectifs bien précis, nécessitant d'explorer la zone de fond en comble et d'user avec habileté des capacités de Jak. Enfin, on récupèrera une pile d'énergie lorsque l'on aura découvert les sept mécamouches cachées dans le niveau. Un schéma assez répétitif finalement qui, s'il a fait ses preuves (dans Super Mario 64 pour ne citer que lui), risque d'en décevoir plus d'un. L'exploration poussée des niveaux, ainsi que la collecte d'items divers et variés rappelle par moments un certain Banjo-Kazooie mais Jak and Daxter, s'il puise son inspiration dans des grands noms de la plate-forme, n'oublie pas pour autant ses origines tant certains passages évoquent les grandes heures de Crash Bandicoot. Admettez qu'en matière de références, on a vu pire !

Naughty Dog avait visiblement à coeur d'exploiter au mieux son nouveau support, et montre ce que la PS2 est capable de faire en termes de graphismes ! Dès l'écran-titre, on se rend compte que le jeu utilise un cycle jour/nuit, sans incidence en jeu mais offrant des jeux de lumière assez saisissants pour l'époque. Notre quête nous amènera à arpenter des environnements variés, partant d'un village côtier pour se rendre au sommet d'une montagne enneigée, en passant par un cratère volcanique ou un temple sous-marin. À chaque fois, les décors sont d'une beauté impressionnante et démontrent là encore tout le potentiel de la console de Sony. Cerise sur le gâteau, on passe d'un environnement à l'autre sans le moindre temps de chargement apparent, ce qui confère à notre aventure une continuité délectable. Un autre bon point pour les animations de Jak, fluides et se permettant quelques touches d'humour, lorsque Daxter remonte sur l'épaule de son ami après un coup brusque par exemple. On émettra un petit bémol en revanche concernant la modélisation des personnages, globalement satisfaisante mais manquant indéniablement de finesse. Un défaut qui sera réparé dans les deux aventures qui suivront, mais c'est une autre histoire sur laquelle je reviendrai sans doute.

Abordons pour finir la bande-son du titre de Naughty Dog, soutenant l'action avec talent et instaurant à chaque zone une ambiance différente et réussie. Peu de thèmes marquent réellement, mais la qualité est là et c'est bien l'essentiel. Les doublages sont entièrement assurés en français, et se montrent plutôt bons, ce qui est une petite surprise. On sent les doubleurs moins à l'aise que dans les épisodes qui suivront, mais d'excellentes bases sont déjà là, notamment grâce à l'irrésistible, l'inénarrable Daxter, qui nous gratifie tout au long de notre périple de répliques drolatiques, en particulier lorsque Jak meurt. Une beloutre diablement attachante, qui contribue pour beaucoup au charme du jeu.

Jak and Daxter est donc une véritable réussite, un incontournable du jeu de plates-formes sur PS2. Un succès qui, comme tout succès, engendrera une pelletée d'ersatz de qualité variable. Naughty Dog ne faillit pas à sa réputation de développeur star sur les consoles de Sony, et parvient à lancer efficacement une série qui ne manquera pas de refaire parler d'elle. Jak and Daxter séduit par ses graphismes, son univers enchanteur, l'humour de ses personnages, et surtout par son gameplay très abouti. À mi-chemin entre un Super Mario 64 et un Banjo-Kazooie, il dispose de sérieux atouts. On regrettera peut-être un peu de répétitivité dans la collecte des piles d'énergie, ainsi qu'une durée de vie un peu juste variant entre huit et dix heures. On aurait aimé que l'aventure dure encore et encore, mais il faudra attendre un certain Jak II pour cela !

Ma note : 16/20

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