Test de Yu-Gi-Oh : L'Empire des Illusions (GameCube)




Ne me contredisez pas : on fait tous des erreurs, même concernant les jeux vidéo. Pour ma part, cette erreur fut de commander à Noël Yu-Gi-Oh : L'Empire des Illusions, en me basant uniquement sur la jaquette aperçue dans un magazine. Ne faites surtout pas ça, les enfants.

Pensant avoir affaire à une version Gamecube du célèbre jeu de cartes, je m'empressais d'ouvrir la boîte. Elle contenait trois cartes collector, ce qui fait toujours plaisir. Second réflexe : regarder l'arrière de la jaquette, dont le recto m'avait tant charmé. Je compris alors que j'aurais finalement affaire à un tactical-RPG mettant en scène les monstres des cartes. J'aurais pu m'en moquer, et me dire que j'allais passer un bon moment, mais allez savoir pourquoi, les nombreuses fautes d'orthographe sur la jaquette m'ont vite fait comprendre que j'allais méchamment sentir passer mon erreur. L'Empire Désillusion, en quelque sorte.

Passons rapidement sur le scénario : Yugi et ses amis sont envoyés dans un monde parallèle rongé par la guerre, dans lequel des généraux font combattre les monstres des cartes. Tandis que Yugi et ses amis rejoignent les rangs des gentils, Kaiba semble plus intéressé par le côté obscur de la force. Voilà voilà. Si encore l'ensemble était présenté par une belle cinématique, ça passerait encore, mais on se contente d'une succession d'écrans fixes et de bulles de dialogue.

Notre but est donc de se constituer une petite armée de généraux, possédant chacun trois monstres qu'on leur attribue librement parmi ceux disponibles. Les équipes de départ sont faiblardes, mais on finira par récupérer des monstres plus coriaces. A chaque mission, le principe est le même : faire avancer nos unités sur la map, vers les destinations de notre choix. On pourra ainsi rallier des villes neutres à notre cause, attaquer les unités ennemies en chemin, ou se rendre directement dans la ville adverse, où nous attendent des adversaires plus coriaces. Il va sans dire que la map est immonde, et les déplacements terriblement lents, rendant par la même les missions inutilement longues. Heureusement (?) le chrono -car il y en a un !- est assez permissif.

Dès que l'on rencontre un général ennemi, le combat se lance. Comprenez que la map passe en « négatif » dans un effet hautement gerbatif. Les deux équipes de trois monstres se font face, et on choisit soigneusement les attaques de nos monstres et les cibles de ces attaques. On dispose d'attaques simples, et d'attaques spéciales utilisant les étoiles attribuées à chaque monstre. L'ordre et la puissance d'attaque dépendent de statistiques classiques, comme l'agilité ou la force, statistiques s'améliorant au fil des niveaux gagnés grâce à l'expérience attribuée après chaque combat. Les monstres sont plutôt vilains, mais les voir en 3D est plutôt chouette. Les cartes des combats et les effets des attaques sont, en revanche, hideux. Mais pire que tout, les combats sont plombés par une lenteur inimaginable, qui vous laisse le temps de faire une pause-pipi entre chaque tour. C'est mou, c'est moche, et le pire c'est qu'il y en a des centaines !

Car battre l'équipe adverse n'annihile pas le général ! Il se contente de reculer de quelques pas sur la map, de rester sonné quelques secondes, puis il reprend ses déplacements. Pour en finir avec un général, il faut donc le battre autant de fois que nécessaire, jusqu'à ce que sa jauge d'étoiles soit à zéro. Il se retrouve alors dans sa ville et repartira plus tard. Tant qu'il n'y a qu'un seul général, ça passe encore. Mais en progressant dans les missions, il en arrivera des salves de quatre ou cinq, qui sont autant de combats à enchaîner, et à recommencer trois fois chacun pour espérer avancer avant le retour des généraux battus en premier. Les missions les plus basiques atteignent donc facilement trois quarts d'heure d'une difficulté rebutante couplée à une mollesse rarement vue.

J'oublie de mentionner la musique, ballot que je suis ! Celle de la carte est mollassonne, et celle des combats toujours la même. Mélangez cela à des effets sonores cheaps et peu nombreux, donc vite répétitifs, et vous obtenez un coktail que vos oreilles vous supplieront d'arrêter au plus vite. Ai-je été assez clair sur ce point ?

Faisons simple : ce jeu n'ayant pas la moindre ressemblance avec la licence Yu-Gi-Oh (si ce n'est les personnages) ne mérite aucune attention, aucune considération. Le finir relève davantage du masochisme que de la performance, mais si vous n'en avez pas assez sachez qu'il y a deux modes de jeu : Yugi et Kaiba. Aucune différence notable entre ces deux scénarios, qui ne sont là que pour augmenter la durée de vie du jeu.
Alors dites-le aux gens que vous connaissez : acheter un jeu en se basant uniquement sur sa jaquette, c'est le Mal !


Ma note : 04/20


Les screenshots proviennent de jeuxvideo.com

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