Revenons quelques années en
arrière, en ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas
connaître. Nous sommes au tout début des années 90, et la guerre
opposant Nintendo et Sega bat son plein, chacun voulant sa part du
gâteau. On s'affronte à coup de licences phares, Sonic et Mario en
tant que porte-drapeaux. Pourtant il faut bien reconnaître qu'en
matière de beat them all, genre ultra populaire à l'époque, Big N
a pris une longueur d'avance. Double Dragon avait fait le bonheur des
joueurs sur NES, tandis que l'adaptation Super NES de Final Fight,
grand classique de l'arcade, s'apprête à débouler. Pour rester
dans la course, Sega fait appel à la Team Shinobi, déjà
responsable du sympathique Golden Axe, et lui demande un beat'em all
urbain. C'est dans ce contexte que le monde découvre... Streets of
Rage !
KNUCKLES AND BAD GUYS
C'est alors que commence la tatane ! En
bon beat'em all, Streets of Rage (Bare Knuckle dans sa version
japonaise) s'appuie sur un gameplay simple et pas vraiment subtil dit
du « matraquage de bouton d'attaque », qui permet de
s'amuser immédiatement et de faire leur fête aux punks qui peuplent
les rues de la ville. Il ne faut cependant pas se limiter à un
bourrinage en règle, car le jeu propose bien d'autres manières de
vaincre nos ennemis. En effet, nos héros peuvent également utiliser
des armes ramassées par terre, sauter (et donc utiliser des attaques
sautées) et agripper leurs assaillants pour les frapper, les
projeter ou encore sauter par-dessus, un mouvement d'esquive bien
pratique pour peu qu'on soit encerclé ! Ce gameplay emploie
seulement deux boutons de la manette de la Megadrive, tandis que le
troisième est employé pour l'attaque spéciale : l'appel à la
police. Une fois par vie et par personnage, il est possible de
demander un peu de renfort, et nos collègues envoient alors un
missile affectant tous les ennemis à l'écran.
Notre progression au sein de Streets of
Rage est somme tout assez classique. Le titre est composé de huit
niveaux, au sein desquels on évoluera en éliminant les différentes
vagues d'ennemis et en ramassant divers bonus (points, vies
supplémentaires...), et ce jusqu'aux boss. Plutôt coriaces, il
demandent une bonne analyse de leurs mouvements pour être vaincus.
En solo, ce schéma répétitif couplé à un gameplay sans vraie
surprise peut lasser, mais ce serait oublier que Streets of Rage,
c'est aussi et surtout un mode multijoueurs ! Un ami peut rejoindre
la partie à tout moment, décuplant par la même occasion le plaisir
de jeu. À deux, les ennemis sont plus nombreux, on compte deux boss
à la fin de chaque niveau, l'entraide est indispensable et certains
combos ravageurs peuvent être exécutés. De plus, il est possible
de se frapper entre joueurs, ce qui ne manquera pas d'entraîner des
crises en tout genre (de rires ou de nerfs, à vous de juger).
Indéniablement le gros point fort du jeu, du point de vue gameplay
en tout cas !
QUE LA BASTON EST BELLE...
Car Streets of Rage dispose également
de solides atouts concernant sa réalisation. Côté graphismes, on
est plutôt gâtés, avec des environnements urbains très réussis,
fourmillant de détails et contribuant à l'ambiance unique du titre.
On visitera un quartier commerçant et ses néons bariolés, des
rues sombres dans lesquelles il ne fait pas bon traîner, une plage,
un bateau, bref : on voit du pays. Les personnages quant à eux ne
déméritent pas, avec des sprites soignés et un beau panel
d'animations qui donnent aux combats de rue un vrai cachet. Un petit
bémol cependant à propos des ennemis que l'on croisera, puisqu'ils
sont pour la plupart des variations autour de quatre ou cinq sprites
de base. Bastonner pendant huit niveaux des ennemis presque
identiques finit par lasser, heureusement les boss apportent un peu
de diversité, avec leur aspect massif plutôt impressionnant.
Pour ce qui est de la bande-son, le
titre de la Team Shinobi nous offre une partition presque parfaite.
Si les cris digitalisés des personnages et les bruitages sont tout à
fait corrects, c'est bel et bien par les différents thèmes qu'il
offre à nos oreilles que le jeu ébahit !
Composée par le célèbre Yuzo Koshiro
(que l'on retrouvera plus tard à l'office sur Shenmue, Castlevania
ou plus récemment sur Mamotte Knight), la soundtrack de Streets of
Rage est un modèle du genre, un classique indémodable de la
Megadrive. Chaque niveau offre son lot de sonorités cultes pleines
de punch qui ponctuent parfaitement notre progression. Cerise sur le
gâteau : juste avant d'affronter un boss, la musique disparaît
lentement et nous laisse le temps de stresser, avant que le superbe
thème « Attack the Barbarian » ne vienne annoncer
l'imminence d'un combat difficile. Jouissif, tout simplement. Si le
jeu est aujourd'hui encore considéré comme un classique, c'est en
grande partie grâce à cette soundtrack qui lui confère une
ambiance tout bonnement unique.
Les + : De la
frappe de rue de qualité
Une ambiance
sonore de haut vol
Le jeu à deux,
poilant
Les - :
Ennemis réutilisés à l'envi
N'ayez pas peur
de la répétitivité
Conclusion : Streets of Rage est
un jeu tout simplement culte, amenant le beat'em all à un niveau
qu'on ne lui connaissait pas. Les mécaniques classiques du genre
sont appliquées à la lettre, mais sublimées par une ambiance de
folie. S'il n'est pas exempt de défauts (à commencer par sa
répétitivité), le titre de la Team Shinobi n'en est pas moins
plaisant en solo, mais surtout inoubliable en multi ! Si l'envie vous
prend de (re)découvrir Streets of Rage, sachez qu'il est désormais
disponible en téléchargement sur consoles de salon, une bonne
occasion de se replonger dans ce titre entré dans la légende de la
Megadrive.
Note : A
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